Les Etats-Unis promettent une aide militaire de 2 milliards de dollars au Pakistan

Le Pakistan ne pourra plus invoquer le manque de moyens militaires pour ne pas s’attaquer aux taliban afghans qui ont trouvé refuge sur son sol, notamment dans la zone tribale du Nord-Waziristan. Jusqu’à présent, son armée a lancé des offensives contre le mouvement taleb pakistanais mais s’est toujours gardé de s’en prendre aux insurgés afghans, lesquels sont soutenus par les service secrets du pays (ISI).

En effet, Hillary Clinton, qui dirige la diplomatie américaine, a annoncé, le 22 octobre, l’intention de Washington de fournir à Islamabad une aide supplémentaire de deux milliards de dollars à Islamabad, qui s’ajoutera aux 7,5 milliards récemment consenti pour les infrastructures du pays, ainsi qu’à son développement économique.

Cependant, il n’est pas question pour les Etats-Unis que cette aide puisse être utilisée pour financer des unités de l’armée pakistanaise coupables d’exécutions sommaires et qui font actuellement l’objet d’une enquête décidée par le général Ashfaq Kayani. « Nous ne soutenons pas des unités lorsque nous avons des inquiétudes crédibles au sujet (du respect) des droits de l’homme » a ainsi expliqué Philip Crowley, le porte-parole du département d’Etat.

Ces largesses s’ajoutent à celles déjà consenties par les Etats-Unis à « ce partenaire le plus proche en matière de contre-terrorisme », selon Mme Clinton, et qui se sont élevées, de 2001 à 2009, à près de 12 milliards de dollars. Et une partie de cette somme, de l’aveu même de l’ancien président pakistanais, Pervez Musharraf, a été détournée pour renforcer militairement la frontière avec l’Inde.

« C’était dans l’intérêt du Pakistan, voilà pourquoi j’ai agi ainsi » avait déclaré Pervez Musharraf, en septembre 2009. « Et je me moque bien de savoir si cela met les Etats-Unis en colère » avait-il ajouté.

Aussi, cette nouvelle aide financière, qui doit traduire « l’engagement durable des Etats-Unis » à l’égard du Pakistan, pour reprendre les mots d’Hillary Clinton, risque fort de déplaire à l’Inde, où le président Obama doit prochainement se rendre. Et il n’est pas certain non plus qu’elle soit acceptée par le Congrès américain, lequel sera certainement réticent, étant donné l’impatience de ses membres devant le manque d’entrain d’Islamabad à s’attaquer aux insurgés afghans réfugiés au Nord-Waziristan.

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