Quelle reconversion pour la base aérienne de Reims?

En juin 2011, l’escadron de reconnaissance 2/33 Savoie devrait disparaître. Les Mirage F1 CR quitteront ainsi le ciel de Champagne et la base aérienne 112 « Commandant Marin La Meslée » fermera ses portes en 2012, après 84 années d’existence.

Reste la question de l’avenir de ce site de 540 hectares, qui s’étend sur 5 communes différentes. Pour le moment, aucune décision n’a été prise et plusieurs projets sont en concurrence.

Ainsi, le plus logique serait de profiter des pistes de la base et de laisser à cette emprise sa vocation aéronautique. C’est ce que souhaite l’association Pierre Clostermann, du nom de l’as des Forces aériennes françaises libres (FAFL).

Le projet de cette structure récemment créée consiste à installer sur le site de la BA 112 un pôle d’aviation d’affaire, dont l’activité se limiterait à une dizaine de rotations quotidiennes. A cela s’ajouterait l’installation de PME/PMI spécialisée dans l’aéronautique et la possibilité pour la société Reims Aviation de s’y implanter, ce qui lui permettrait de poursuivre son développement. Enfin, l’association milite également pour la création d’un musée de l’aviation, avec des pièces qui seraient prêtées par celui du Bourget. Si ces idées sont retenues, elles pourraient générer 200 emplois. Ce qui est toutefois loin des 1.600 postes (militaires et civils de la défense) que compte actuellement la base.

Le Syndicat d’aménagement mixte du Nord rémois n’exclut pas l’aviation d’affaire dans son projet, lequel met aussi l’accent sur la création d’un parc de loisirs et celle d’une « cité du patrimoine ». Seulement, pour cette dernière, la perspective de 40.000 visiteurs par an ne semble pas suffisante.

Quant à la CCI de Reims et d’Epernay, elle propose de reconvertir la base aérienne en un parc touristique, appelé Eurostories et présentant les grandes épopées européenne. Ce projet compte attirer entre 2 et 3 millions de visiteurs et créer ainsi plusieurs milliers d’emplois directs et indirects grâce à l’activité générée. Une étude plus précise sera remise en avril 2011.

Cela étant, les idées de reconversion incluant des activités aéronautiques ne font pas l’unanimité. Ainsi, l’association Vacarmes, qui revendique 550 adhérents, ne veut pas en entendre parler. Egalement hostile aux projets liés à l’aviation, tout comme à celui consistant à créer un parc touristique, l’on trouve les maires de Courcy et de Brimont, qui préféreraient des implantations industrielles d’une autre nature, susceptible de créer 200 emplois. Quant Europe Ecologie et aux Verts, ils demandent la destruction des pistes et poussent les initiatives en matière d’agriculture biologique.

Et justement, concernant le monde paysan, deux syndicats, à savoir la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles de la Marne (FDSEA) et les Jeunes agriculteurs (JA) lorgnet sur les 200 hectares de terres arables situés sur les terrains de la base aérienne.

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