Avions ravitailleurs de l’US Air Force : EADS a trouvé des partenaires

Après s’être retiré de l’appel d’offres du Pentagone concernant les avions ravitailleurs de l’US Air Force en faisant valoir que la compétition avec son concurrent Boeing était faussée, le groupe européen EADS s’est ravisé en avril dernier et compte bien présenter à nouveau son A330 MRTT (KC45 pour le marché américain), lequel avait déjà remporté ce contrat de 35 milliards de dollars avant qu’il ne soit dénoncé par les autorités américaines.

Seulement, Northrop-Grumman, qui était jusque-là le partenaire du groupe européen sur ce dossier, a jeté définitivement l’éponge, considérant que les chances de succès du KC45 étaient amoindries, pour ne pas dire nulles, et que toute contestation contre une éventuelle décision favorable à Boeing aurait été très mal perçue par le Pentagone, qui a déjà perdu beaucoup de temps pour remplacer les KC135 cinquantenaires de l’US Air Force.

Aussi, pour doter le KC45 d’équipements sensibles de facture américaine, EADS se doit de trouver des fournisseurs aux Etats-Unis. Et, selon Louis Gallois, le patron du groupe, ce serait désormais chose faite.

« Nous avons à présent une équipe complète de fournisseurs aux Etats-Unis » a-t-il en effet déclaré, le 2 juin, à Londres. « Nous trouvons des fournisseurs spécifiques pour les équipements particulièrement sensible » a-t-il ajouté. Mais pour le moment, il n’est pas question de donner leurs noms pour « ne pas les mettre sous pression ».

Le fait est, il semble que c’est une sage précaution, surtout quand l’on sait que le président de la Commission de la Défense au Congrès, le démocrate Norm Dicks, par ailleurs élu de l’Etat de Washington où Boeing est fortement implanté, a récemment estimé que les compagnies américaines ne doivent pas s’associer avec EADS pour l’appel d’offres du Pentagone.

Par ailleurs, des rumeurs font état d’un possible retrait de… Boeing. Manoeuvre ou pression politique de la part du constructeur américain? Toujours est-il qu’elles ont un fond crédible. En effet, la version plus évoluée du KC767 que compte proposer Boeing n’a pas encore atteint le même niveau de maturité technique que son rival et le bénéfice que l’avionneur pourrait espérer du contrat s’en trouverait amoindri à cause des frais en recherche et développement induits.

D’où, sans doute, la nervosité de ses dirigeants, qui, comme l’a souligné Louis Gallois, ne perdent pas une occasion d’attaquer le KC45 dans la presse américaine. « Si nous n’avions aucune chance (de gagner), pourquoi nous attaqueraient-ils » s’est-il demandé.

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