La défense européenne avance à très petits pas

Pour les soixante ans de la discours fondateur de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) prononcé par Robert Schuman, l’Union européenne traverse une passe difficile, sur fond de crise grecque et de remise en cause de certains de ses acquis, à commencer par l’euro.

Cela étant, l’ancien Premier ministre espagnol, Felipe Gonzalez, devair remettre à cette occasion un rapport rédigé par douze « sages », dont Lech Walesa et Nicoles Notat (ndlr: l’ancienne secrétaire générale de la CFDT) sur les défis que doit relever l’UE dans les 20 prochaines années.

Selon le Figaro (édition du 8 mai), le bilan établi par ces « sages » concernant les avancées de la défense européenne est plutôt sévère au regard des chiffres avancés.

Depuis la tentative malheureuse de faire adopter le traité portant sur la Communauté européenne de défense (CED) en 1954, qui devait permettre la création d’une armée européenne assujettie à l’Otan ou encore le sommet de Saint-Malo de 1998, qui passe comme étant le point de départ de la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD), les avancées en la matière sont plutôt timides, même si des opérations communes aux 27 ont pu être menées ces dernières années, comme par exemple avec la mission navale Atalante et la mise sur pied de l’EUFOR Tchad / RCI, pour ne citer que les plus récentes.

On peut d’ailleurs remarquer que le projet de défense antimissile de territoire, défendu par le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, n’est pas une initiative de l’Union européenne… En fait, il est souvent question de développer l’autonomie stratégique de cette dernière mais l’on en reste souvent aux déclarations d’intention.

Aussi, le document remis par Felipe Gonzalez met en avant que l’Union européenne compte 1,8 million de soldats. C’est nettement plus que les Etats-Unis, qui en ont 500.000 de moins.

Mais pour ce qui concerne leur efficacité, c’est une autre paire de manches : l’UE n’est capable d’en déployer seulement 60.000 sur un théâtre d’opérations extérieures. Pire encore : 70% des forces terrestres européennes ne sont pas aptes à être projetées à l’étranger.

Et il est à craindre que cette tendance ne s’inverse pas au cours des prochaines années. A cause des problèmes budgétaires que rencontrent bon nombre de pays de l’Union – les Etats de la zone euro doivent encore emprunter 593 milliards d’ici à la fin de l’année pour financer leurs déficits et rembourser leurs dettes – les dépenses militaires européennes risquent de connaître de nouvelles coupes sombres.

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