Morin défend les crédits d’équipement des armées

Pour ramener le déficit public total de la France (Etat, collectivités locales et Sécurité sociale) de 8,3% à 3% du PIB, conformément à l’engagement pris à l’égard de Bruxelles, la tentation est grande à Bercy de piocher dans les crédits d’équipement des armées pour faire des économies.

Seulement, le président Sarkozy a promis plusieurs fois qu’il n’était pas question de toucher aux économies réalisées par le ministère de la Défense, notamment grâce à la profonde restructuration qu’il s’est imposé avec la refonte de la carte militaire (80 implantations fermées), la suppression de 54.000 postes et ses efforts de rationalisation.

La Loi de programmation militaire (LPM) prévoit par ailleurs de consacrer plus de 100 milliards d’euros pour renouveler les matériels des armées françaises sur la période 2009-2014.

Cela passe, entre autres, par l’achat de frégates FREMM, de Véhicules de combat d’infanterie (VBCI), de systèmes FELIN, de Rafale et le lancement du programme Scorpion. L’objectif est clair : il s’agit de porter l’armée française aux « meilleurs standards », comme l’a indiqué le chef de l’Etat au début de l’année.

Aussi, pour le ministre de la Défense, Hervé Morin, il n’est pas question que les crédits d’équipement des armées soient affectés par des mesures d’économie. « Il ne faut pas attendre (ndlr: du ministère de la Défense) un effort supplémentaire par rapport à ce qui est déjà programmé, sauf à remettre en cause les conclusions du Livre Blanc » a-t-il affirmé lors d’une conférence organisée ce 8 avril par le quotidien économique Les Echos.

« Faire contribuer la Défense aux économies au-delà de ce qui est déjà programme entraînerait méacaniquement une ponction sur les crédits d’équipement » a-t-il averti, après avoir précisé que son ministère n’a plus de marge de manoeuvre pour de nouvelles économies sur ses crédits de fonctionnement.

Pour le ministre, une ponction sur le budget alloué aux équipements serait un « choix politique lourd de conséquence » et aussi « un coup dur pour l’industrie de défense ». Au sujet de cette dernière, Hervé Morin a estimé qu’il s’agissait « d’un joyau majeur de l’industrie française » et qu’il fallait le « préserver », d’autant plus qu’il est « en situation de force pour être le pivot des restructurations industrielles européennes ».

L’on pourrait ajouter, à la suite du ministre, que les crédits d’équipement de la Défense sont aussi un moyen de financer l’innovation et la mise au point de technologies duales, c’est à dire qui peuvent avoir une application à la fois civile et militaire, et qu’ils permettent de conserver certaines compétences stratégiques, comme c’est le cas avec l’A400M.

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