Al Qaïda menace à nouveau la famille royale saoudienne

Le 27 août dernier, le prince Mohamed Nayef ben Abdelaziz, vice-ministre saoudien de l’Intérieur en charge de la lutte antiterroriste, échappait à une tentative d’attentat commise par un certain Abdallah Hassan Taleh Assiri, alias Aboul al-Kheir, un membre d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQAP). Ce dernier avait ingéré un explosif sous forme de suppositoire, qu’il comptait mettre à feu avec un simple téléphone portable. Cette affaire, aussi incroyable soit-elle, avait fait l’objet d’une note de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), laquelle avait été révélée, le mois dernier, par le quotidien Le Figaro.

Cela étant, cette tentative d’assassinat illustre la volonté d’al-Qaïda de destabiliser l’Arabie Saoudite, dans l’espoir sans doute illusoire, de prendre le contrôle des lieux saints de l’Islam, à savoir Médine et La Mecque. Mais jusqu’à présent, le réseau terroriste ne s’en était jamais pris à un membre de la famille royale saoudienne.

« Attendez-vous au pire! (…) Nos héros ont tissé leurs linceuls de votre sang. Si vous pouvez sauver votre peau, faites-le. Car au nom d’Allah, ils vont escalader vos forteresses et parviendront à vous là où vous les attendiez le moins » avait menacé Nasser Al-Wahayshi, alias Abou Bessir, dans une vidéo montrant le kamikaze de l’attentat contre le prince saoudien, et dont l’existence avait été révélée en septembre par SITE, le centre américain de surveillance des activités djihadistes en ligne.

Mais les dernières menaces proférées par Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQAP) concernent plus précisément le roi Abdallah d’Arabie saoudite. Le monarque a inauguré, le 23 septembre dernier, la King Abdullah University of Science and Technology, le premier établissement mixte du royaume, situé à Djeddah, au bord de la mer Rouge. Cette initiative royale n’est pas du goût de tout le monde, certains imams le suspectant de vouloir bousculer les traditions religieuses concernant les femmes, alors même que l’Arabie saoudite pratique un islam rigoriste inspiré du Wahabbisme. Ce que les islamistes de l’AQAP voient également d’un très mauvais oeil.

« Cette université viole la charia (ndlr: loi islamique), elle viole même le système que ce gouvernement prétend appliquer » a ainsi déclaré Ibrahim al-Roubaïche, un militant de l’AQAP, dans un message une nouvelle fois relevé par SITE. Ancien détenu de Guantanamo, où sont emprisonnées les personnes suspectées d’activités terroristes, Roubaïche a accusé le roi Abdallah d’être un laïc et s’est interrogé sur sa capacité à « faire la distinction entre le bien et le mal ».

« J’appelle les musulmans à (prendre leur distance) avec ce gouvernement vendu et apostat qui a prouvé clairement qu’il préfére l’infidélité à la foi » a lancé Roubaïche. L’accusation d’apostasie est loin d’être anodine. Renier la foi islamique est passible de la peine de mort dans les pays où s’appliquent strictement la charia.

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