Les opérations extérieures passées en revue

Conformément aux dispositions indiquées par l’article 35 adopté lors de la réforme constitutionnelle de l’été dernier, le Parlement est appelé, ce 28 janvier, à se prononcer sur les opérations militaires extérieures (opex), comme il l’a déjà fait en septembre pour prolonger l’engagement français en Afghanistan.

Dans un entretien accordé au quotiden France Soir, le ministre de la Défense, Hervé Morin, a annoncé l’intention du gouvernement de réduire de 13.000 à 10.000 le nombre de soldats français engagés dans des opérations extérieures.

« Nous pourrions, en adaptant le volume de nos forces à la situation réelle sur le terrain, envisager une diminution des effectifs qui pourrait à terme atteindre 20% » a -t-il déclaré.

En 2008, le coût de ces opérations extérieures a été évalué à plus de 850 millions d’euros, au lieu des 475 millions votés par les parlementaires au moment de l’examen du projet de loi de finance concernant le ministère de la Défense. Conclusion, ce dernier, comme pour les années passées, est obligé de mettre la main à la poche pour compenser la différence.

Cette diminution de la présence française à l’étranger devrait donc se traduire par une économie de 100 à 150 millions d’euros par an. Le ministre a cependant indiqué que les décisions concernant le choix des opérations ne sont pas dictées par des critères économiques mais par la nécessité de « savoir si l’on a besoin de maintenir un tel niveau de forces » pour certaines missions où la France est engagée.

Ainsi, la présence militaire française pourrait être fortement réduite dans les Balkans. « Est-il encore nécessaire de maintenir une opération militaire en Bosnie (ndlr: Althea) alors que la situation s’est stabilisée » a déclaré le ministre. « Plus que des militaires (ndlr: le contingent français est fort d’une centaine d’hommes), il faudrait y déployer maintenant des forces civiles d’encadrement et de formation » a-t-il ajouté.

Pour le Kosovo, où 1.800 soldats français sont déployés au sein de la KFOR, « l’idée est d’aller vers une réduction des effectifs au cours de 2009, dans le cadre d’une réflexion sur la complémentarité entre les opération militaires de l’Otan et l’opération civile de l’Union européenne » a indiqué Hervé Morin. Le contingent français pourrait être diminué de moitié, selon une source proche du dossier.

Quant à l’Afrique, Hervé Morin a confirmé les propos qu’il avait tenus le 21 janvier, lors d’un précédent entretien diffusé par Europe1. Ainsi, le dispositif français en Côte d’Ivoire pourrait s’adapter « à mesure que la situation s’apaise » a estimé le ministre qui a par ailleurs indiqué qu’une « capacité de réaction rapide » pourrait être maintenue.

L’opération Epervier, qui concerne le Tchad où la situation politique reste fragile, devrait être « toilettée » et voir ses effectifs diminuer de 50 à 150 hommes, sur les 1.150 qu’elle compte actuellement. Quant à la mission Eufor/Tchad, décidée pour protéger les réfugiés du Darfour voisin, elle doit céder la place à celle menée par les Nations unies dès le 15 mars prochain. Cette dernière devrait bénéficier d’un soutien sanitaire et logistique de la part l’armée française car, selon le ministre, « il n’est pas concevable que nous abandonnions cette opération européenne qui été initiée par la France ».

Au Liban, les forces terrestres françaises engagées sous la bannière de la FINUL devraient rester au même niveau qu’actuellement. Pourtant, cette opération est très coûteuse, notamment en raison de la mise en oeuvre des chars Leclerc. Cependant, la Marine nationale devrait prochainement retirer ses deux bâtiments qui croisent au large des côtes libanaises.

Enfin, Hervé Morin a déclaré que « les effectifs basés en Afghanistan ne seront pas réduits mais pas augmentés non plus ». Malgré des rumeurs qui circulent – la dernière en date parle du déploiement d’un bataillon supplémentaire – le ministre de la Défense a une nouvelle affirmé « qu’il n’y aucun plan d’envoi de nouvelles troupes françaises en Afghanistan ».

Photo : Soldat français au Tchad (c) Sirpa Terre

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