Thales va acquérir Cobham Aerospace Communications pour développer le cockpit du futur

Lors du dernier salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, le groupe français Thales a rappelé qu’il avait été désigné par la Commission européenne pour être le coordinateur du projet EPIIC [Enhanced Pilot Interfaces & Interactions for Fighters Cockpit] qui, financé à hauteur de 75 millions d’euros par le Fonds européen de défense [FEDef], réunit 27 industriels et organismes de recherche issus de 12 États membres de l’UE.

« La nécessité d’accélérer la boucle OODA [Observer, Orienter, Décider, Agir] et d’agir en toute discrétion, conduira le pilote à devenir un véritable stratège, capable de gérer les ressources à sa disposition et de replanifier en vol les phases de sa mission pour en assurer le succès. D’une durée de trois ans, EPIIC a pour ambition d’étudier et développer les solutions technologiques qui amélioreront la conscience de la situation du pilote stratège, faciliteront ses prises de décision rapides dans les situations les plus complexes, tout en suivant son état physiologique », avait alors expliqué l’industriel.

Visiblement, le « cockpit du futur » est l’une des priorités de celui-ci puisque, ce 12 juillet, il a annoncé être entré en « négociations exclusives » en vue d’acquérir Cobham Aerospace Communications pour 1 milliard d’euros.

Ayant son siège social à Rungis et exploitant plusieurs sites en France [après avoir repris Air Précision, GTE, Team, SMS, Nec Aero, Chelton Antennas], Cobham Aerospace Communications [ou AeroComms] est « l’un des principaux fournisseurs de systèmes avioniques aéroportés dans les domaines des communications par satellite, de la gestion audio/radio, des antennes, des lumières, des horloges et des interfaces homme-machine », souligne Thales, dans un communiqué.

En mettant la main sur Cobham Aerospace Communications, dont le chiffre d’affaires devrait atteindre les 200 millions de dollars en 2023 [dont 30% grâce aux contrats militaires], Thales explique qu’il sera mieux armé pour répondre à « l’évolution majeure » que sera le « cockpit connecté »… et donc aux besoins « en connectivité permanente et sécurisée du marché de l’aéronautique ».

Cette opération, qui devrait être finalisée au cours du premier semestre 2024, permettra à Thales de proposer des « services air-sol en temps réel totalement cybersécurisés », des « opérations aériennes plus efficaces », une « meilleure assistance au pilotage » et des « offres intégrées qui simplifieront les opérations d’installation pour les constructeurs aéronautiques, avec une diminution du poids et de la résistance aérodynamique ».

« Cette acquisition va permettre d’unir les talents des experts en communications aéronautiques de Cobham Aerospace Communications avec nos propres experts en avionique. Thales pourra ainsi se positionner au cœur de la révolution technologique du marché des communications et de la connectivité en vol, garantes d’un avenir plus durable pour l’aéronautique », a commenté Yannick Assouad, directrice générale adjointe de la division « Avioniques » du groupe d’électronique de défense.

Et d’ajouter : « L’assurance d’une connexion ‘live’ cybersécurisée entre le cockpit et les contrôleurs aériens permettra d’optimiser en temps réel la trajectoire des avions, réduisant ainsi significativement la consommation de carburant et, en conséquence, les émissions de CO2, d’ici deux à trois ans ».

Depuis le début de cette année, Cobham Aerospace Communications a été choisi pour moderniser la flotte de C-17 de l’US Air Force avec son système de communication Aviator 700D, participer au programme français d’hélicoptère interarmées léger « Guépard » et fournir un système de communication audio de nouvelle génération aux avions de transport C-390 du brésilien Embraer.

Photo : Thales

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