L’Espagne envisage de diviser par deux sa commande d’avions de transport A400M Atlas

En 2010, afin de sauver le programme d’avion de transport européen A400M « Atlas », alors menacé par des surcoûts et des retards, les pays clients initiaux [France, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Espagne, Luxembourg et Turquie] consentirent une rallonge de 3,5 milliards d’euros à Airbus, dont 1,5 milliard sous forme d’avances remboursables, gagées sur les futures exportations de cet appareil.

Et l’avenant au contrat qui fut alors signé [plus de 1000 pages…] contenait une clause autorisant les clients à revoir leur commande à la baisse, dans la limite de dix avions. Ce que l’Allemagne s’empressa de faire, en annonçant son intention de se procurer cinquante-trois unités au lieu de soixante.

Quant aux exportations, elles peinent à décoller, avec seulement deux clients, à savoir le Kazakhstan [deux exemplaires] et l’Indonésie [deux avion également, plus quatre autres en option]. Pourtant, selon Michael Schoellhorn, le Pdg d’Airbus Defence & Space, les clients potentiels ne manquent pas… Mais la politique allemande en matière de ventes d’équipements militaires, jugée trop restrictive, empêcherait la signature de nouveaux contrats.

Mais Airbus pourrait avoir d’autres ennuis… En effet, selon Reuters, le ministère espagnol de la Défense envisage d’annuler la livraison de 13 A400M sur les 27 qu’il a commandés. Ces appareils doivent lui être livrés après 2025. Et cela, alors que l’assemblage final de ces avions se fait à Getafe.

Cela étant, cette information, si elle se confirme, n’est pas surprenante, l’Ejército del Aire y del Espacio ayant déjà faire savoir qu’elle se contenterait de 13 ou 14 A400M [le 14e exemplaire doit lui être livré cette année]. D’ailleurs, en 2018, il fut question pour Madrid de revendre quatre à six avions à la Corée du Sud [mais aucun accord ne put être trouvé].

Quoi qu’il en soit, selon les sources sollicitées par Reuters, le gouvernement espagol et Airbus « discutent actuellement de la manière d’atténuer l’impact d’une annulation partielle de la commande de l’A400M ».

Par ailleurs, des bruits similaires circulent en France, où le ministère des Armées envisagerait de réduire sa commande d’A400M de 50 à 35 unités [21 appareils ont été livrés à l’armée de l’Air & de l’Espace]. Cependant, lors du 36e sommet franco-britannique, le 10 mars, Paris et Londres ont dit « réitérer » leur « attachement » au programme A400M ainsi que « leur volonté de gérer la feuille de route d’acquisition pour assurer qu’elle soit soutenable ».

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