Un système anti-aérien Pantsir S1 a été installé sur le toit du ministère russe de la Défense

En décembre, l’Ukraine a réussi à prendre la défense aérienne russe en défaut en frappant deux bases abritant des bombardiers stratégiques à long rayon d’action, situées respectivement à 500 et 600 km de leur territoire. A priori, elles auraient utilisé des drones à réaction Tu-141 « Strizh » ou Tu-143 Reys » [ceux-ci ayant dû être modifiés pour accroître leur portée] à cette fin.

Alors que ses partenaires occidentaux refusent de lui fournir des missiles à longue portée afin d’éviter une escalade avec la Russie, l’Ukraine cherche à s’en procurer par ses propres moyens, ce qui lui permettrait de riposter aux frappes russes contre ses infrastructures critiques… et contre Kiev. En outre, atteindre une cible à Moscou porterait un rude coup au Kremlin, surtout après l’affaire du pont de Crimée…

Aussi, le conglomérat Ukroboronprom s’attache à développer les capacités nécessaires. Et, la semaine passée, il a fait savoir qu’il venait de terminer les essais d’un nouveau drone capable de parcourir un millier de kilomètres en emportant 75 kg d’explosifs.

Évidemment, il est probable que les forces russes ont pris les dispositions nécessaires pour éviter de se faire surprendre à nouveau… Jusqu’à installer un système anti-aérien sur le toit des batîments sensibles de Moscou?

En effet, selon des images publiées sur les réseaux sociaux durant ces dernières heures, un système Pantsir S 1 a été installé sur le toit du ministère russe de la Défense. Même chose pour celui du ministère de l’Éducation, situé dans le quartier de Taganka, à environ 3 km au sud-est du Kremlin. Et un troisième a été déployé à une dizaine de kilomètres de résidence du président russe, Vladimir Poutine, à Novo-Ogariovo près de Moscou.

Ces moyens viennent-ils s’ajouter aux capacités de défense aérienne et anti-missiles que l’on suppose déployés dans les environs de la capitale russe? S’agit-il d’un exercice? Ou bien d’un acte de propagande alors que le chef du Kremlin s’est félicité d’une « dynamique positive » pour ses troupes en Ukraine, il y a cinq jours?

Toujours est-il qu’aucune raison n’a été avancée pour expliquer la présence de ses Pantsir S-1 sur ces bâtiments officiels. « Ils sont chargés d’assurer la sécurité du pays en général et de la capitale en particulier, il est donc préférable d’interroger le ministère de la Défense sur toutes les mesures qui sont prises », a seulement déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

Pour rappel, le Pantsir S1 [Code Otan : SA-22 Greyhound] se compose d’un radar à antenne à balayage électronique, de deux canons antiaériens capables de tirer 5.000 projectiles de 30 mm par minute, et de 12 missiles 57E6 d’une portée de 20 km et pouvant atteindre une cible évoluant entre 15 et 15.000 mètres d’altitude.

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