Le Japon proteste contre la violation de ses eaux territoriales par un navire hydrographique de la marine chinoise

Le 16 décembre, la Préfecture maritime et du commandement en chef Atlantique a fait savoir que la frégate multimissions [FREMM] Bretagne venait de suivre de près l’AGI Yuriy Ivanov, l’un des plus récents navires de renseignement russes, lors de son transit dans le golfe de Gascogne. Il y a encore peu, une manoeuvre de ce genre aurait été qualifiée de « routine » et n’aurait pas l’objet d’une telle communication officielle. Seulement, les temps ont changé… et le passage de bâtiments militaires à proximité des approches maritimes françaises n’est plus anodin.

Et un exemple vient d’en être donné dans un autre contexte… En effet, et alors que la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL] venait de déployer, pour seconde fois de l’année, un puissant groupe aéronaval, formé autour de son porte-avions CNS Liaoning, entre Okinawa et l’île de Miyako, Tokyo a fait savoir qu’un navire hydrographique chinois s’était aventuré dans ses eaux territoriales, plus précisément au niveau de l’île de Yakushima.

Selon le ministère japonais de la Défense, ce navire de recherche de la marine chinoise, appartenant à la classe Shupang, a d’abord été repéré par la Force maritime d’autodéfense nippone alors qu’il naviguait à 30 nautiques au sud-est de l’île de Tanegashima.

Puis le bateau chinois a navigué dans la zone contiguë du Japon, au sud Tanegashima, avant d’entrer dans les eaux territoriales de l’île de Yakushima [située à 40 nautiques au sud de Kyūshū] à 6h50 [heure locale], le 19 décembre. Puis il a mis le cap vers l’île de Kuchinoerabu, avant de quitter les eaux nippones, vers 10h30.

Apparemment, cet incident n’est pas le premier du genre… « C’est la neuvième fois cette année que nous annonçons l’entrée d’un navire de la marine chinoise dans les eaux territoriales japonaises », a en effet précisé le ministère nippon de la Défense.

Selon Kyodyo News, la première avait été signalée en novembre 2021. Et, depuis la fin avril, le rythme de ces intrusions – qui ne ne concerne pas seulement les îles Senkaku, convoitées par Pékin – semble donc s’accélérer.

Pour rappel, les eaux territoriales ont une largeur de 12 nautiques, mesurée à partir de la côte. Les 12 nautiques au-delà de cette limite correspondent à la zone contiguë.

Quoi qu’il en soit, Tokyo a protesté par la voie diplomatique contre cette nouvelle intrusion d’un navire militaire chinois dans ses eaux territoriales. « Nous avons exprimé notre vive inquiétude », a insisté Hirokazu Matsuno, le secrétaire général du Cabinet du Japon, lors d’une conférence de presse.

Cela étant, à Pékin, on nie toute violation des eaux territoriales japonaises. « De nombreux détroits proches du Japon sont des détroits internationaux où les navires de guerre étrangers peuvent passer librement » et « c’est une pratique courante pour la marine chinoise de mener des recherches scientifiques dans le monde », a fait valoir l’expert militaire Song Zhongping, dans les pages du Global Times, journal proche du Parti communiste chinois. « Prétendre que des navires chinois sont entrés dans ses eaux territoriales est devenu le moyen habituel du Japon de faire la promotion de la ‘théorie de la menace chinoise' », a même estimé ce dernier.

Selon le droit de la mer, un navire militaire peut en effet naviguer dans les eaux territoriales d’un pays lambda… mais à la condition que son passage soit « inoffensif ». Ce qui suppose l’interdiction de plusieurs activités, dont la « collecter de renseignements au détriment de la défense et de la sécurité de l’État côtier ».

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