Offensive russe en Ukraine : L’Otan active ses plans de défense pour son flanc oriental

« La paix sur notre continent a été brisée. Nous avons maintenant une guerre en Europe, d’une ampleur et d’un type que nous pensions appartenir à l’histoire », a réagi Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, après le lancement par la Russie d’une offensive de grande ampleur contre l’Ukraine, après des mois de tension et de discussions sur des garanties de sécurité que Moscou entendait obtenir des Occidentaux.

Pour autant, et au regard du renforcement continu des capacités militaires russes près du territoire ukrainien, cette offensive n’a pas pris les responsables de l’Otan par surprise. « Nous avons mis en garde » contre cette éventualité « pendant des mois » et « malheureusement, ce qui s’est passé ce matin était quelque chose que les services de renseignement alliés avaient prédit depuis longtemps », a rappelé M. Stoltenberg.

« Nous avons essayé de l’empêcher en appelant la Russie à s’engager dans des efforts diplomatiques, en lui disant qu’il y aurait des coûts importants ou des sanctions économiques si elle envahissait l’Ukraine. Mais ce qui s’est passé ces dernières heures démontre que Moscou, malgré nos efforts diplomatiques et malgré nos messages clairs de sanctions économiques, a décidé d’envahir une fois de plus l’Ukraine », a continué le secrétaire général de l’Otan.

Cela étant, la perspective d’une offensive russe contre l’Ukraine a été en grande partie anticipée par l’Otan. « Nous avons considérablement accru notre présence militaire dans la partie orientale de l’Alliance, » a souligné M. Stoltenberg, qui a annoncé d’autres renforts à venir.

Ainsi, il est question d’étendre les missions de type eFP [présence avancée renforcée], actuellement menée en Pologne et dans les trois pays baltes, à d’autres États membres de l’Otan, comme la Roumanie [la France est pressentie pour en être la nation cadre], voire la Slovaquie, qui partage une frontière de 97 km avec l’Ukraine. Les modalités de cette mesure pourraient être précisées à l’occasion d’un sommet que tiendra l’Alliance par vidéo-conférence, le 25 février.

En attendant, a indiqué M. Stoltenberg, et à la demande du général [américain] Tod D. Wolters, le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le Conseil de l’Atlantique Nord a décidé d’activer les plans de défense de l’Otan. « Il s’agit d’une mesure prudente et défensive pour protéger les nations alliées dans cette crise », a-t-il justifié. « Cela nous permettra de déployer des capacités et des forces, y compris la Force de réaction de l’Otan, là où elles sont nécessaires », a-t-il précisé.

Cette décision concerne directement les forces françaises étant donné que l’armée de Terre ainsi que l’armée de l’Air & de l’Espace sont respectivement à la tête des composantes terrestre et aérienne de la force de réaction de l’Otan [NRF 22]. La composante navale relève de la Royal Navy.

« Ces plans ont été élaborés au fil des ans pour nous assurer que nous aurons les moyens pour réagir à une crise comme celle à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui », a précisé M. Stoltenberg. « Ce sont des plans prudents, défensifs qui couvrent tout l’est de l’Alliance, de la mer de Béring [sic! le traducteur français parle de la mer de Barents, ce qui est plus logique…] à la Méditerranée. Ils donnent à nos commandants militaire des pouvoirs supplémentaaires via des directives et des cadres politiquement définis pour déployer des forces là où ils le jugent nécessaire », a-t-il ensuite développé.

« Il s’agit […] de plans défensifs, garantissant que nous disposons de forces suffisamment prêtes aux bons endroits dans toute l’Europe », a encore insisté le secrétaire général de l’Otan.

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