Guerre Russie/Ukraine : Une base russe aurait été visée par les forces ukrainiennes [MàJ]

À en croire le ministère russe de la Défense, les objectifs qui avaient été données à ses troupes pour le premier jour de l’offensive lancée contre l’Ukraine [24/02] ont tous été atteints. Et d’assurer que 118 installations militaires ukrainiennes avaient été détruites, dont 11 bases aériennes, 13 postes de commandement et centres de communication, 14 systèmes de défense aérienne S-300 et Osa et 36 stations radars. En outre, 11 aéronefs [dont 5 avions de combat et 5 drones et 1 hélicoptère], 18 chars, 7 lance-roquettes multiples, 41 blindés et 5 bateaux auraient subi le même sort.

Évidemment, de tels chiffres ne peuvent pas être vérifiés de manière indépendante. Et, même si des photographies censées documenter les pertes infligées à leurs adversaires ont été diffusées sur les réseaux sociaux, cela vaut aussi pour le bilan avancé par les forces ukraniennes, ces dernières ayant affirmé avoir détruit 30 chars russes, 130 blindés, 7 avions de combat et 6 hélicoptères.

Quoi qu’il en soit, dans une manoeuvre visant à encercler Kiev [le centre de gravité ukrainien], les forces russes ont rapidement progressé depuis la Biérussie, où elles avaient été prépositionnées pour des manoeuvres de grande ampleur avec leurs homologues biélorusses. Ainsi, elles ont pris le contrôle de la région de Tchernobyl, avant de pousuivre leur progression vers la capitale ukrainienne.

Dans le sud du pays, les gains territoriaux des troupes russes ont été rapides et importants. Elles tiendraient désormais les environs de la localité de Melitopol, par où passe une autoroute reliant la Crimée à Kharkov [est de l’Ukraine]. Si elles en prennent le contrôle, le sud-est ukrainien sera coupé du reste du territoire.

Cela étant, les forces ukrainiennes opposent aussi une vive résistance, comme c’est visiblement le cas à l’aéroport militaire d’Antonov à Hostomel, au nord-ouest de Kiev. Celui-ci a été conquis lors d’une vaste opération héliportée menée par la 11e brigade aéroportée
russe, avec plusieurs vague d’hélicoptères Ka-52 [attaque], Mil Mi 24 [attaque] et Mil Mi-8 [transport]. Mais il a ensuite été repris par les soldats ukrainiens, empêchant ainsi un poser d’assaut visant à établir une tête de pont à une dizaine de kilomètres seulement de la capitale.

Cependant, et d’après l’état-major ukrainien, des blindés russes seraient entrés en force dans les localités de Dymer et Invankiv, situées respectivement à 45 et 80 km au nord de Kiev. Des combats ont également été signalés dans le district d’Obolonskyi [10 km au nord de la capitale], où les forces ukrainiennes ont détruit des ponts sur la rivière Teteriv pour freiner la progression de leurs adversaires.

Plus à l’est, les forces russes semblent rencontrer des difficultés près des localités de Sumy et de Kharkov.

De même que, plus au sud, dans celle de Kherson, où une de leurs colonnes blindées a été immobilisée par des tirs ukrainiens. Cependant, elles y ont établi une présence significative, si l’on en juge par les informations diffusées via les réseaux sociaux.

« Des combats défensifs sont menés par nos forces dans une zone siutée à l’est de Kherson. À l’heure actuelle, des unités mécanisées des Forces armées ukrainiennes ont repris le pont routier et se sont retranchées sur la rive gauche du Dniepr », a indiqué l’état-major ukrainien?

Côté russe, les responsables des deux républiques autoproclamées du Donbass, dont l’indépendance a été reconnue par Moscou le 21 février, ont fait état de 172 « bombardements » effectués par l’artillerie ukrainienne, dont 33 ayant visé le secteur de Louhansk et 139 celui de Donetsk.

Mais l’une des actions les plus significatives, au niveau symbolique, des forces ukrainiennes est sans doute la frappe qu’elles ont réalisées contre la base aérienne de Millerovo, située sur le territoire russe, dans l’oblast frontalier de Rostov, et à 190 kilomètres de Louhansk.

Selon plusieurs photographies, cette base aérienne, qui abrite le 31e Régiment de chasse des forces aérospatiales russes, était la proie des flammes au matin de ce 25 février. Des avions de combat Su-30 ont apparemment été endommagés, voire détruits. Selon plusieurs sources, les forces ukrainiennes auraient tiré des missiles balistiques Toshka-U [code Otan : SS-21 Scarab], d’une portée maximale pouvant atteindre 185 km. Ces engins avaient été acquis durant la période soviétique. Il est possible aussi que cette base ait été visé par des drones Bayraktar TB-2, livrés par la Turquie.

Par ailleurs, la bataille se joue aussi dans les airs. Et bien que Moscou ait assuré avoir détruits les bases aériennes ukrainiennes, certaines d’entre-elles ont encore la capacité de faire décoller des avions de combat…

Ainsi, dans la nuit du 24 au 25 février, un Su-27 « Flanker » ukrainien a été abattu dans le secteur de Kiev. S’il est possible qu’il l’ait été par un système russe de défense aérienne [des S-400 ont été déployés en Biélorussie, ndlr], un « tir ami » ne peut pas être exclu, d’autant que, justement, les forces ukrainiennes ont assuré avoir détruit un avion ennemi au même moment.

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