L’Otan prévient : si la Russie agresse l’Ukraine, elle en « subira les conséquences »

Depuis la fin de l’exercice Zapad 21, organisé en septembre dernier en Biélorussie, des mouvements « inhabituels » de troupes russes sont régulièrement observés près de l’Ukraine. En outre, dans le Donbass, où les forces ukraniennes font face à des séparatistes pro-russes, les combats ont gagné en intensité depuis quelques mois.

« Malgré les sanctions et la grande inquiétude des pays occidentaux, la Russie a presque réalisé l’encerclement stratégique de l’Ukraine, y compris depuis la Biélorussie, et continue de préparer les actions offensives sur le territoire ukrainien », a récemment expliqué Roman Mashovets, le chef adjoint du cabinet du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, chargé de la sécurité nationale et de la défense.

Dans un entretien publié le 21 novembre par Military Times, le chef du renseignement ukrainien, le général Kyrylo Budanov a déclaré que la Russie a renforcé ses troupes en Crimée et mis en place des « systèmes de missiles balistiques à courte portée Iskander » dans d’autres endroits proches de la frontière. Et d’estimer que Moscou se préparerait à lancer une attaque contre son pays d’ici février prochain.

« Une telle attaque impliquerait probablement des frappes aériennes et des tirs d’artillerie, suivis d’assauts aéroportés à l’est, d’assauts amphibies à Odessa et Marioupol et d’une incursion plus petite à travers la Biélorussie voisine », a décrit le général Budanov, selon qui le renseignement américain partagerait en grande partie l’analyse de ses services.

Le lendemain, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé que « tout mouvement de troupes russes dans les limites de notre territoire ne représente de menace pour personne et ne devrait inquiéter personne ». Cela étant, il a aussi accusé l’Ukraine de se livrer à des « provocations croissantes », notamment en ayant recours à des « armes fournies par des pays de l’Otan » dans le Donbass. Effectivement, les forces ukrainiennes y ont récemment engagé un de leurs drones Bayraktar TB-2 livrés par la Turquie et, a priori, tiré des missiles anti-char Javelin fournis par les États-Unis.

Mais sur le sujet des « provocations », le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, fait valoir à plusieurs reprises que la Russie a l’habitude d’en invoquer pour « justifier la mise à exécution de ce qu’elle avait planifié depuis le début ».

Quoi qu’il en soit, la tension ne cesse de s’exacerber… Ces derniers jours, les forces russes ont effectué un exercice en mer Noire, afin de se préparer à « repousser des attaques aériennes contre des bases navales et à y riposter ».

Au même moment, leurs homologues ukrainiennes en ont fait de même, des chasseurs-bombardiers Su-24M et Su-25 s’étant exercés à frapper des « cibles aériennes et de surface comme s’ils se trouvaient dans la mer Noire ».

C’est donc dans ce contexte que le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a adressé une nouvelle mise en garde à Moscou. « Nous sommes très préoccupés par ce qui passe. La Russie a, pour la deuxième fois cette année, concentré des équipements lourds, des chars et des troupes prêtes au combat aux frontières de l’Ukraine. Elle multiplie les discours agressifs et ses intentions ne sont pas claires », a-t-il d’abord relevé, lors d’une conférence de presse donnée le 26 novembre, à Bruxelles.

« La Russie a déjà envahi l’Ukraine par le passé avec l’annexion de la Crimée et elle soutient les séparatistes au Dombass. Il doit être clair que si la Russie utilise la force contre l’Ukraine, cela aura des conséquences et elle devra en payer le prix », a ensuite averti M. Stoltenberg, appelant Moscou « à éviter l’escalade ».

« La situation en Ukraine sera l’un des principaux sujets de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Otan à Riga, en Lettonie, mardi et mercredi », a indiqué M. Stoltenberg, qui n’a pas précisé la nature des mesures que pourraient prendre les Alliés pour éventuellement venir en aide à Kiev.

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