Venant de quitter le Burkina Faso, un convoi militaire français a de nouveau été bloqué au Niger
Ayant pris la direction de Gao [Mali] depuis la Côte d’Ivoire, un convoi militaire français plus d’une soixantaine de véhicules [dont des Griffon de commandement], a été bloqué pendant près d’une semaine par des manifestants ayant répondu à l’appel de la « Coalition des patriotes africains – Burkina Faso » [COPA-BF].
Jusqu’alors, les militaires français n’avaient jamais été confrontés à un problème de cette nature au Burkina Faso…. Mais l’activisme de la COPA-BF et la diffusion de fausses informations [comme celle affirmant que la France serait « complice » des terroristes] auront donc rendu la traversée de ce pays plus compliquée que d’habitude…
Quoi qu’il en soit, le 26 novembre, et après des négociations avec les manifestants, le convoi de Barkhane a pu reprendre sa route vers le Niger… Seulement, là aussi, les choses ne se sont pas passées comme prévu. En effet, il a de nouveau été bloqué par une manifestation à la hauteur de la ville de Téra [ouest].
« Le convoi s’est arrêté hier soir à Téra. Ce matin, quand ils [les militaires français] ont voulu reprendre leur progression vers Niamey [à 200 km], ils ont été arrêtés par un millier de manifestants et un groupe violent parmi eux a tenté de s’emparer des camions », a en effet raconté le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’État-major des armées [EMA], selon l’AFP.
Les forces de sécurité nigériennes présentes sur place ont alors fait usage de gaz lacrymogène pour tenir les manifestants à distance. Puis, après un bref moment de calme, la situation s’est à nouveau tendue, obligeant les gendarmes locaux et les soldats français « à effectuer des tirs de sommation », a précisé le colonel Ianni.
Pour rappel, le 20 novembre, à Kaya [Burkina Faso], les militaires français et les gendarmes burkinabés avaient également dû procéder à des tirs de sommations pour éloigner les manifestants.
Finalement, le convoi a pu quitter Téra et rependre sa route en direction de Niamey. « Nous prenons toutes les précautions pour sécuriser le convoi et éviter les tensions », notamment en « démentant fermement de ‘fausses informations’ circulant sur les réseaux sociaux selon lesquelles l’armée française aurait tué des dizaines de civils nigériens à Téra », a expliqué le colonel Ianni.
Les incidents de Téra sont survenues alors que, quelques heures plus tôt, le président nigérien, Mohamed Bazoum, avait fait part de sa « reconnaissance » envers la France.
« De tous les pays qui sont engagés à nos côtés dans la lutte contre le terrorisme, aujourd’hui la France est le pays qui consent le plus de sacrifices », avait en effet affirmé M. Bazoum, dans un entretien diffusé par la radio-télévision nigérienne.
Et d’insister : « Nous sommes reconnaissants à la France de ce qu’elle fait pour sécuriser le Sahel » et « le jour où les Français plieront bagages à Gao, ce sera le chaos, les gens de Gao le savent de toute façon ».
Photo : archive / EMA