La marine américaine précise ses attentes sur le successeur du F/A-18 Super Hornet
Contrairement à l’US Air Force, le F-35 n’a pas vocation à constituer l’épine dorsale de l’aviation embarquée de l’US Navy étant donné que celle-ci n’en a commandé 273 exemplaires auprès de Lockheed-Martin. Aussi, elle s’appuie essentiellement sur le F/A-18 Super Hornet et le E/A-18 Growler [guerre électronique] de Boeing.
Pour définir ce que sera leur successeur à l’horizon 2035, le Naval Air Systems Command [NAVAIR] a mis en place, l’an passé, un bureau chargé de supervisé le programme Next Generation Air Dominance [NGAD], distinct de celui conduit par l’US Air Force, autrefois appelé F/A-XX.
Peu de détails ont jusqu’à présent été donnés sur les attentes de l’US Navy au sujet du successeur du F/A-18 Super Hornet, si ce n’est qu’il sera de 6e génération, c’est à dire qu’il devra avoir la capacité d’évoluer parmi d’effecteurs déportés, de drones et d’autres aéronefs au sein d’un « cloud de combat ».
Cela étant, dans un document intitulé « Navy Aviation 2030-35 » [.pdf], dont une version « déclassifiée » a été publiée la semaine passée, la marine américaine a donné un aperçu de ce que sera ce futur chasseur-bombardier embarqué. Si l’on en juge par une image censée représenter ce dernier [et qui n’est sans doute pas définitive], la furtivité ne sera pas nécessairement un critère déterminant.
En effet, cette image conceptuelle du « F/A-XX », montre un appareil qui, comme l’a souligné Steve Trimble, d’Aviation Week, ressemble au démonstrateur Northrop YF-23, qui fut le concurrent malheureux du YF-22A de Lockheed-Martin [et futur F-22A Raptor], dans le cadre du programme « Advanced Tactical Fighter » [ATF], lancé à la fin des années 1980. Cependant, on remarque la présence de plans « canard » et d’un empennage en V… ce qui tranche avec les concepts jusqu’ici mis en avant par les constructeurs américains pour ce programme de l’US Navy.
NAVAIR has released new concept art of the F/A-XX, showing canards, a pseudo lambda/delta wing, and, I think, YF-23-style ruddervators (but they might be stabilizers.) The description also calls for more speed and range than F/A-18E/F Block III. https://t.co/ztebX38Mqo pic.twitter.com/c2LAlGqQSZ
— Steve Trimble (@TheDEWLine) October 29, 2021
Quoi qu’il en soit, le successeur du F/A-18 Super Hornet devra avoir un rayon d’action plus important et une vitesse plus élevée. En outre, il devra être en mesure d’emporter des armes à longue portée et de mettre en oeuvre toute une panoplie de capteurs actifs et passifs. Ces caractéristiques permettraient à un porte-avions de catapulter de tels appareils à une distance plus grande de la zone d’action, c’est à dire à l’abri des missiles anti-navires adverses, comme par exemple le DF-21D chinois.
Comme attendu, ce F/A-XX sera la pierre angulaire d’un « système de systèmes » qui, appelé FoS [pour Family of Systems], comprendra des aéronefs avec ou sans équipage ainsi que des moyens « consommables », c’est à dire des drones et des effecteurs dotés de « capteurs » et d’une « autonomie robuste » afin de « repérer, identifier, suivre et engager des cibles terrestres, maritimes et aériennes ».
Sur l’image conceptuelle publiée par le NAVAIR, le F/A-XX est entouré de trois types d’effecteurs connectés ayant chacun un rôle bien précis : commandement et contrôle, air-air et guerre électronique.
Quoi qu’il en soit, souligne le document, la combinaison de F-35C et de F/A-XX « maintiendra la pertinence du porte-avions dans les environnements contestés ».