La France et l’Indonésie ont signé un accord pour « densifier » leur coopération militaire

En janvier, la ministre des Armées, Florence Parly, et son homologue indonésien, Prabowo Subianto, évoquèrent un renforcement de la coopération militaire entre la France et l’Indonésie, dans le droit fil du partenariat stratégique établi entre ces deux pays en 2011.

« En tant que deux partenaires stratégiques, l’Indonésie et la France ont une bonne coopération en matière de défense. L’Indonésie souhaite continuer à renforcer la coopération en matière de défense, en particulier dans les domaines qui peuvent améliorer l’équipement du TNI [l’armée indonésienne] et faire progresser l’industrie de la défense indonésienne », avait alors expliqué M. Prabowo, à l’issue de son entretien avec Mme Parly, à Paris.

Dans le détail, il était question de renforcer la coopération franco-indonésienne dans les domaines de la formation, du renseignement, du contre-terrorisme, des opérations de maintien de la paix, des missions humanitaires et du développement de l’industrie de défense. Des discussions relatives aux différents chapitres de ce futur DCA [Defence Cooperation Agreement] eurent lieu tout au long de l’année 2020. De même que des négociations portant sur l’achat éventuel d’au moins 36 avions Rafale par Jakarta.

Ainsi, en décembre 2020, Mme Parly affirma que les négociations concernant un éventuel nouveau contrat pour le Rafale étaient arrivées à un « stade avancé ». Et tout laissait donc à penser qu’elles étaient entrées dans la dernière ligne droite, d’autant plus que Jakarta prévoyait d’investir massivement pour moderniser ses forces armées.

Seulement, une ligne peut être à la fois droite… et longue. Ainsi, la dernière rencontre entre Mme Parly et M. Prabowo, à Paris, le 28 juin, n’a pas donné lieu à une annonce au sujet de cette vente potentielle de Rafale. En revanche, l’accord visant à renforcer la coopération de défense qui était négocié depuis plus d’un an a été signé par les deux ministres.

« Les ministres ont signé un accord de coopération de défense ouvrant la voie à une densification de la coopération dans tous les domaines. Dans ce cadre, les ministres ont confirmé leur volonté d’approfondir la coopération industrielle et en matière de sûreté maritime », a en effet indiqué le ministère des Armées, via un communiqué publié ce 29 juin.

« La France et l’Indonésie ont pour intérêt commun d’assurer la sécurité des voies de communication internationales traversant l’espace archipélagique indonésien. La ministre des Armées a également rappelé l’engagement de la France à contribuer à la sécurité régionale et au maintien d’un ordre international fondé sur le droit et le multilatéralisme en Indo-pacifique », a ajouté la même source.

L’ambassade d’Indonésie en France a été plus loquace. Ainsi, s’agissant de la coopération dans le domaine de l’industrie de la défense, elle a parlé de « production conjointe » ainsi que « recherche et de développement ».

Le DCA, a-t-elle poursuivi, permettrait de « faire progresser la capacité de l’industrie indonésienne de défense » et de favoriser son « intégration dans la chaîne de production mondiale » d’équipements militaires. Cette disposition vise apparemment à répondre à la loi 16 de la législation indonésienne, laquelle impose des « compensations industrielles » pour chaque marché intéressant le secteur de la défense. Et donc, probablement à préparer le terrain pour la vente de Rafale, voire de sous-marins, étant donné qu’il a été rapporté que la marine indonésienne s’intéresserait au Scorpène de Naval Group.

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