Le Royaume-Uni peut-il empêcher la vente d’avions de combat sino-pakistanais JF-17 à l’Argentine?

La semaine passée, une délégation de la China National Aero-Technology Import & Export Corporation [CATIC] est arrivée à Buenos Aires pour discuter de la vente potentielle de 12 avions de combat JF-17/FC-1 Thunder à la Fuerza Aérea Argentina, dont la priorité est de disposer à nouveau d’appareils supersoniques.

Pour le ministère argentin de la Défense, la difficulté est de trouver un avion de combat performant, abordable financièrement et, surtout, exempt de composants britanniques, le Royaume-Uni empêchant toute vente à cause de son différend avec l’Argentine au sujet des iles Malouines/Falklands.

Plusieurs pistes furent étudiées durant ces dernières années. Et aucune ne put aboutir, soit pour des raisons financières, soit à cause de l’intransigeance britannique, laquelle explique par ailleurs les difficultés de l’aviation navale argentine qui, faute de trouver des sièges éjectables, n’est pas en mesure de faire voler les cinq Super Étendards Modernisés [SEM] acquis d’occasion auprès de la France.

L’une des dernières options envisagées par Buenos Aires était le F/A-50 Golden Eagle du sud-coréen KAI [Korea Aerospace Industries]. Mais, cet appareil étant conçu avec au moins six composants critiques d’origine britannique, Londres fit capoter les discussions en refusant d’accorder les licences d’exportation nécessaires.

Aussi, en s’intéressant au JF-17 Thunder, Buenos Aires pense sans doute à s’affranchir des manoeuvres britanniques. Dévéloppé par le constructeur chinois Chengdu Aircraft Industries Corporation [CAC], cet appareil est assemblé au Pakistan. Seulement, il est doté du siège éjectable PK16LE, fourni par… le groupe britannique Martin Baker. Et on peut difficilement imaginer que le ministère argentin de la Défense ne soit pas au courant…

Cela étant, on ne sait pas si Buenos Aires envisage ou non l’achat de la dernière version du JF-17 [Block III], qui est en cours de développement, ou si les discussions ont concerné un modèle plus ancien. En tout cas, un contrat ne pourra être signé qu’après avoir trouver un autre siège éjectable, sachant que celui de Martin Baker avait été retenu en 2008 pour équiper cet appareil, aux dépens d’une entreprise chinoise.

Par ailleurs, la Fuerza Aérea Argentina suit une autre piste : celle du Su-35 Flanker-E russe. Une demande d’informations [RFI] pour l’achat de 12 exemplaires a été envoyée à Moscou. Il s’agit pour Buenos Aires d’avoir des détails sur le financement d’une telle acquisition. En 2014, il fut rapporté que la Russie avait proposé 12 bombardiers tactiques Su-24 « Fencer » à l’Argentine, en échange de produits agricoles. Une proposition du même ordre avait été faite à l’Indonésie pour des… Su-35.

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