Le ministère russe de la Défense annonce la création d’une unité entièrement robotisée

Pendant que, en Occident, on mène des expérimentations afin de voir comment on peut intégrer des robots aux opérations militaires terrestres, Moscou a confirmé, le 9 avril, son intention de créer une première unité entièrement robotisée.

L’annonce en a été faite à l’occasion d’une visite du ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, à la 766ème Entreprise de Production et de Technologies, près de Moscou.

Cette nouvelle formation sera dans un premier temps dotée de « cinq complexes robotiques Uran-9, soit vingt véhicules de combat », sachant qu’un système se compose d’une station de contrôle et de quatre engins. Elle aura avant tout une vocation « expérimentale », c’est à dire qu’elle sera chargée d’élaborer les doctrines d’emploi de ces robots et de former leurs futurs opérateurs.

Cela étant, cette annonce n’est pas un surprise. En décembre 2020, le général Oleg Salyukov, le chef d’état-major des forces terrestres russes, avait indiqué, auprès du journal Krasnaya Zverda, que les « essais d’État de l’Uran-9 allaient bientôt se terminer » et que des « travaux visant à développer des véhicules lourds de combat sans pilote étaient en cours dans le but d’en équiper des unités ‘avancées' ».

D’une masse de 12 tonnes et monté sur un châssis chenillé, le robot Uran-9 a été testé lors des opérations conduites par les forces russes en Syrie. Ce qui avait « surpris tout le monde », avait confessé l’ex-général Charles Beaudouin, alors responsable des plans et des programmes de l’état-major de l’armée de Terre, lors d’une audition parlementaire, en mai 2018.

Pour rappel, propulsé par un moteur de 400 chevaux, l’Uran-9 peut être armé de missiles antichars Ataka, du lance-flamme Shmel-M, d’un canon de 30 mm et d’une mitrailleuse de 7,62mm. Capable d’évoluer en mode autonome [mais l’ouverture du feu doit être décidée par son opérateur], il est surtout télécommandé jusqu’à 3 km grâce à des signaux radio chiffrés.

En Syrie, les essais de l’Uran-9 n’ont pas toujours donné satisfaction. En effet, il a été rapporté que le robot avait tendance à perdre le contact avec sa station de contrôle, en particulier en milieu urbain, où les signaux radios sont susceptibles d’être perturbés. Son système de commande de tir à distance aurait aussi connu quelques dysfonctionnements. En outre, ne pouvant pas tirer en mouvement, il était apparu vulnérable avant d’engager une cible, étant donné qu’il devait s’immobiliser avant d’ouvrir le feu. Sans doute que tous ces problèmes ont été réglées depuis.

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