Des frappes françaises ont détruit des tunnels et des caches d’armes de l’EI dans le nord de l’Irak

Depuis la défaite de l’État islamique à Baghouz, face aux Forces démocratiques syriennes [FDS], appuyées par la coalition internationale dirigée par les États-Unis, les frappes aériennes françaises contre les positions jihadistes en Irak et en Syrie ont été plutôt rares, la dernière ayant été effectuée à la fin du mois de septembre, en appui aux troupes irakiennes.

Cependant, le 31 octobre, et alors que l’État islamique annonçait avoir désigné un nouveau chef après la mort d’Abu Bakr al-Baghdadi lors d’une opération des forces spéciales américaines et que les États-Unis redéployaient leurs troupes dans la région de Deir ez-Zor ainsi que dans le secteur de Qamichli, l’une des principales villes kurdes dans le nord de la Syrie, des Rafale de l’armée de l’Air et l’avion de patrouille maritime Atlantique-2 de la Marine nationale, engagés dans l’opération Chammal, ont fait parler la poudre.

En effet, une patrouille de Rafale B ayant décollé de la base aérienne projetée [BAP] en Jordanie on participé à un raid ayant permis la destruction de « caches de Daesh dans le nord-est irakien », a annoncé l’État-major des Armées [EMA], ce 1er novembre.

« L’opération a été menée de manière conjointe et coordonnée avec d’autres éléments de la Coalition internationale. L’objectif était de détruire plusieurs tunnels utilisés par Daesh comme base arrière pour ses actions, et de dégrader ses capacités logistiques et militaires dans cette région », précise la même source.

Ce raid a été précédé d’un vol d’observation assuré par l’Atlantique 2 ainsi que par un drone MQ-9 Reaper de la coalition [les États-Unis et le Royaume-Uni disposent de tels appareils sur ce théâtre d’opérations, ndlr].

« L’absence de population civile autour de la cible avait été confirmée antérieurement, et de nouveau au moment du tir. Chaque cible est d’ailleurs évaluée par les experts de la chaîne opérationnelle française afin d’exercer son contrôle national sur l’emploi des forces armées et confirmer la conformité des objectifs proposés au regard des directives nationales », par ailleurs fait valoir l’EMA, qui ne précise pas la nature des munitions utilisées.

En moyenne, les forces aériennes françaises [armée de l’Air et Aéronautique navale, nldr] assurent une vingtaine de sorties chaque semaine.

La ministre des Armées, Florence Parly, a commenté ce raid aérien via Twitter. « Le Levant a été le théâtre de nombreux revirements récents. La position de la France, elle, est constante, et sa détermination à lutter contre le terrorisme intacte. Hier, l’aviation française a bombardé plusieurs caches et tunnels de Daech, à qui nous ne laissons aucun répit », a-t-elle assuré.

« Dans une large mesure, l’EI s’est déjà transformé en un réseau clandestin en Irak, où il privilégie les opérations locales. Il connaît une phase de transition, d’adaptation et de consolidation, entendant préparer son retour. Il constitue des cellules à l’échelle provinciale où il reproduit les fonctions essentielles de commandement. Les réseaux provinciaux devraient devenir autonomes financièrement, même s’ils reçoivent toujours un financement limité de la part de la structure centrale « , soulignait, en février, un rapport remis par Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, au Conseil de sécurité.

Qui plus est, et comme la souligné Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, lors du débat portant sur un projet de résolution visant à condamner l’opération lancée par la Turquie dans le nord-est de l’Irak, « Daesh reste très actif en Irak. » Et d’ajouter : « Tous mes interlocuteurs, à Bagdad comme à Erbil, m’ont fait part de leur profonde inquiétude. La situation politique irakienne ne fait que renforcer cette capacité de résurgence de Daesh ; ce combat est donc encore devant nous. »

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