Avec le projet DRHAA 4.0, la direction des ressources humaines de l’armée de l’Air veut améliorer sa… réputation
La gestion des ressources humaines, que ce soit au sein d’un organisme public ou privé, n’est pas un exercice facile dans la mesure où il faut souvent concilier des impératifs et des aspirations parfois contraires. Ce qui peut générer du mécontentement ou de la frustration parmi les employés.
La Direction des ressources humaines de l’armée de l’Air [DRHAA] n’échappe pas aux critiques, comme cela a été admis dans le dernier numéro d’Air Actualités.
« Elle a toujours souffert [et peut être même encore plus aujourd’hui] de l’image […] d’une machine administrative dogmatique et technique, déconnectée des réalités du terrain, avec pour objectif de privilégier les employeurs au détriment des aviateurs, quand elle n’est pas soupçonnée de parfaire ses talents de ‘joueurs de fléchettes’ dans la gestion des dossiers », lit-on dans le magazine de l’armée de l’Air. On ne peut pas être plus sévère…
Aussi, la DRHAA a bien l’intention de redorer son image, en partant du constat que répondre le mieux possible aux aspirations des aviateurs permettrait de gagner en efficacité opérationnelle tout en relevant le défi du recrutement et, surtout, de la fidélisation. D’autant plus que certaines spécialités de l’armée de l’Air, notamment les plus techniques, sont sous tension en raison de la concurrence du secteur privé.
D’où le programme DRHAA 4.0, qui, avance Air Actualités, vise à moderniser l’ensemble des « processus RH [recrutement, formation, gestion, valorisation des compétences, etc, ndlr] pour servir la politique de l’armée de l’Air en matière de fidélisation et d’attractivité », tout en mettant l’aviateur au coeur de toutes les initiatives à venir.
« En inspirant plus de confiance et en démontrant plus de transparence, la gestion des aviateurs permettra de décloisonner les parcours, d’encourager une politique de valorisation des compétences et de servir in fine les intérêts de l’armée de l’Air », résume le général Alain Ferran, le directeur de la DRHAA.
Pour cela, il est fait appel à la technologie, comme pour le projet « Smart School » [école intelligente, en français], lequel consiste à mettre en place, sous la responsabilité de la sous-direction emploi et formation [SDEF] de la DRHAA, une sorte de campus numérique s’articulant autour de trois axes : « l’adaptation de la formation aux futurs systèmes d’armes », « la modularisation des enseignements pour une meilleure individualisation de l’offre de formation » et « l’optimisation pédagogique. »
Un autre projet en cours d’expérimentation a été appelé « EPerVIER », pour « Espace PERsonnel de Valorisation Individuelle des Expériences Réalisées ». Il s’agit d’un système d’information qui permettra à la DRHAA de « mieux cerner les compétences de chaque aviateur et ses aspirations. »
« Chaque aviateur pourra se connecter sur son espace individualisé sur Intradef [le réseau interne du ministère des Armées, ndlr] pour remplir plusieurs onglets sur son parcours et ses projets professionnels », explique la DRHAA. « Cela lui permettra de faire connaître au gestionnaire toutes ses compétences, y compris celles acquises en parallèle de sa vie professionnelle et de mieux communiquer sur son parcours et ses aspirations », ajoute-t-elle.
En retour, la DRHAA pourra ainsi disposer d’une « source d’informations inédites pour une gestion dynamiques des compétences ».