Barkhane : L’incroyable sauvetage de l’équipage de l’hélicoptère Gazelle, perdu lors de l’opération Aconit
Lors de l’opération Aconit, menée par la force française Barkhane dans le Liptako malien, entre les 9 et 19 juin, un hélicoptère d’attaque Gazelle engagé en appui a été contraint à faire un atterrissage d’urgence. En réalité, l’appareil a fait un « posé dur ». Et les trois membres de son équipage [pilote, co-pilote, tireur d’élite], blessés, ont été évacués vers un hôpital militaire en France par mesure de précaution.
L’État-major des armées [EMA] ne s’est jusqu’à présent pas attardé longuement sur cet incident. Au plus comprend-on qu’il s’est produit à un moment où les combats contre le groupe armé terroriste [GAT] visé par l’opération Aconit étaient acharnés.
Toutefois, on en sait plus grâce aux informations de RFI. Informations que l’EMA ne souhaite ni infirmer, ni confirmer, selon l’AFP.
Ainsi, d’après Olivier Fourt, de RFI, cet hélicoptère Gazelle a été touché par des tirs de mitrailleuse 7,62 mm, lesquels ont provoqué un début d’incendie. Perdant de la puissance, l’appareil a donc été obligé de faire un atterrissage forcé près des combats, dans des conditions difficiles, la visibilité du pilote ayant été réduite par le nuage de poussière soulevé par le rotor.
Le tireur d’élite qui se trouvait en place arrière a ensuite extrait de l’appareil le pilote et le co-pilote, alors plus gravement blessés que lui. Et cela, sous la surveillance d’au moins un hélicoptère d’attaque Tigre.
Dans ce genre de situation, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] met en oeuvre une procédure appelée IMEX [Extraction immédiate], qui consiste à sécuriser le périmètre où a atterri l’appareil touché [ou victime d’une avarie] en déployant des commandos au sol, débarqués d’un hélictoptère de manoeuvre. Et la récupération de l’équipage se fait sous la protection d’un hélicoptère d’attaque.
Mais selon RFI, il a fallu trouver un autre mode d’extraction pour l’équipage de la Gazelle… Ainsi, son pilote et son chef de bord ont chacun été sanglés sur une ailette d’un EC-665 Tigre. Et le tireur d’élite a fait « sauter » l’hélicoptère accidenté avant de s’exfiltrer « dans un autre appareil ».
La haute technologie est un des pans de l’#EspritGuerrier. L'#Innovation représente un compartiment de terrain très ouvert où l'@armeedeterre se met en ordre de bataille avec l'objectif 2019 de disposer d’un réseau structuré, du régiment jusqu’au #BattleLab créé à Satory. pic.twitter.com/FOcVwBjHAf
— Chef d'état-major de l'armée de Terre (@CEMAT_FR) June 20, 2019
Un tel mode d’extraction peut sembler incroyable… En tout, ce récit éclaire, sans doute, la photographie diffusée sur le compte Twitter du chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] à l’occasion du salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget. En effet, on y voit un pilote de l’ALAT juché sur un aileron d’un EC-665 Tigre pendant qu’un capitaine donne des explications aux général Jean-Pierre Bosser.
Par ailleurs, Mars Attaque a déniché [ce qui n’a pas dû être simple…] deux illustrations montrant ce que pourrait être une IMEX avec un EC-665 Tigre. Deux modes sont possibles pour récupérer un pilote : la première en l’installant sur une ailette, la seconde en le sanglant sur le marche-pied situé à l’avant du train.
Photo : armée de Terre