Une frégate et un avion Falcon 200 de la Marine pour surveiller le trafic maritime au large de la Corée du Nord

À la suite des essais nucléaires et des tirs de missiles balistiques nord-coréens, le Conseil de sécurité des Nations unies a pris une série de sanctions à l’égard de la Corée du Nord. Il est ainsi interdit à cette dernière d’exporter du charbon, de l’acier et du textile. Et ses approvisionnements pétroliers ont été dratiquement limités.

Au niveau diplomatique, Pyongyang ne cesse de réclamer la levée de ces sanctions internationales en échange de son engagement en faveur de la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Ce qui, en l’état, n’est pas possible, d’autant plus que les dirigeants nord-coréens sont soupçonnés de tenir un double discours, les rapports d’un groupe d’experts des Nations unies ainsi que ceux de centre d’études [en particulier américains] assurant que la Corée du Nord poursuit ses activités nucléaires et balistiques alors qu’elles sont censées être à l’arrêt.

Quoi qu’il en soit, la Corée du Nord arrive à se jouer des sanctions grâce à certaines complicités [ou à une bienveillante indifférence] et en ayant recours des sociétés écrans, aux paradis fiscaux, à des documents falsifiés ainsi qu’à des navires « maquillés » ou naviguant sous des pavillons de complaisance.

En décembre 2017, l’imagerie satellitaire avait permis de découvrir que des navires chinois et nord-coréens se rencontraient en pleine mer pour transférer illégalement du pétrole. Entre janvier et août 2018, un tel scénario se serait répété 148 fois, selon le Wall Street Journal, citant un source diplomatique.

D’où la mission de la frégate de surveillance « Vendémiaire » et d’un avion Facon 200 de la Marine nationale. En effet, indique l’État-major des armées [EMA], et comme cela avait été annoncé en janvier dans le cadre du dialogue 2+2 franco-japonais, ces moyens seront prochainement déployés en mer du Japon [ou en mer Jaune] au titre de la « coopération interalliée » visant « à lutter contre le contournement des sanctions du Conseil de Sécurité des Nations Unies par la Corée du Nord. »

« Cet engagement aérien et maritime permet, grâce aux capacités d’observation et de détection des moyens français déployés, de contribuer à la lutte contre les transbordements illicites réalisés par la Corée du Nord. Il témoigne de la volonté française de faire appliquer le droit international en lien avec ses autres partenaires impliqués, dont le Japon, et les États-Unis », fait valoir l’EMA.

Un officier de liaison français sera affecté à bord de l’USS Blue Ridge, qui fait office de navire amiral de la VIIe flotte de l’US Navy basée dans l’océan Pacifique.

Avec 25 commandos marine à son bord, la frégate « Vendémaire » est habituée à intervenir contre les trafiquants de drogue et les chalutiers pêchant illégalement dans les eaux françaises. Là, elle aura à faire face à des navires au tonnage plus imposant et qui ne se montreront pas forcément coopératifs… Niveau armement, elle est dotée d’une tourelle de 100 mm, de 2 canons de 20 mm, de 4 mitrailleuse de 12,7 mm et de deux missiles anti-navires MM-38 Exocet.

Quant au Falcon 200 « Guardian », mis en oeuvre par un équipage de 6 personnes, dont un chef de bord, un pilote unmécanicien navigant [« MecBo »], un radio et 2 radaristes-navigateurs, il est aussi habitué à mener des missions dites de « tenue de situation de surface ». Pour cela, il est équipé d’un radar à compression d’impulsion lui permettant de repérer des navires croisant jusqu’à 140 nautiques de sa position.

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