Forces spéciales : Ouistreham est officiellement devenue la ville marraine du commando Kieffer

Le 6 juin 1944, 177 marins français du 1er bataillon de Fusiliers Marins Commandos [BFMC], emmenés par le capitaine de corvette Philippe Kieffer, débarquaient sur la plage de Sword Beach [Colleville-Montgomery], en Normandie, non loin de la ville de Ouistreham.

Les combattants de cette unité appelée, a posteriori, « commando Kieffer », n’auront pas eu droit aux hommages qu’ils méritaient après la Seconde Guerre Mondiale. Et cela pour des raisons essentiellement politiques [le général de Gaulle a systématiquement refusé d’assister aux commémorations du débarquement en Normandie, ceci expliquant sans doute cela]. Et il aura fallu attendre 2004 pour voir les survivants du « commando Kieffer » être faits chevaliers de la Légion d’Honneur.

En 2008, il fut décidé de créer un sixième commando marine et de lui donner le nom du commandant Kieffer, en hommage au « père » des commandos marine français.

« Le retour d’expérience des opérations et exercices menés par les commandos marine ces dernières années ainsi que l’émergence de nouvelles menaces ont fait naître le besoin de développer des capacités différentes. Ces capacités concernent des domaines particulièrement novateurs et complémentaires des savoir-faire déjà maîtrisés par les autres commandos. Désigné comme une unité de ‘de commandement et d’appui opérationnel’, le commando Kieffer a pour objectif d’apporter une forte plus-value capacitaire à la FORFUSCO, à la Marine et au COS [Commandement des opérations spéciales, ndlr]. Son recrutement est étendu à toutes les spécialités de la marine et ponctuellement aux autres armées », expliquait, à l’époque, le ministère des Armées.

Malgré sa formation tardive, le commando Kieffer est devenu la première unité des forces spéciales de la Marine nationale à avoir une ville marraine, en l’occurrence – et sans surprise – celle de Ouistreham. La cérémonie officielle a eu lieu le 19 janvier.

La procédure de parrainage est contraignante car elle obéit à des règles strictes. Et pour la valider, « et parce que nos forces armées ne sauraient être l’enjeu de querelles partisanes », souligne l’association des villes marraines, une délibération unanime de l’assemblée territoriale concernée est requise.

En outre, prévient encore l’association, le parrainage d’une unité opérationnelle a un coût pour la collectivité territoriale qui peut être « significatif » pour les finances locales. Enfin, souligne-t-elle encore, les « parrainages militaires ne sont pas destinés ‘à faire bien’ sur une carte de visite ». Et d’ajouter : « les cas avérés de parrainages défaillants ou inactifs, l’Association des Villes Marraines est tenue d’engager une procédure de ‘signalement’ auprès de l’autorité militaire, qui seule dispose de la faculté d’annuler une décision d’agrément d’un parrainage, et ce, dans des conditions strictement définies. »

Pour Ouistreham, le choix du commando Kieffer « revêt d’autant plus de sens dans le contexte de l’anniversaire des 75 ans du débarquement, qui sera commémoré le 6 juin prochain. » Et il « la relie encore plus au ‘père’ des commandos marine français, le capitaine de corvette Philippe Kieffer. »

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