La Lituanie commande le système anti-aérien norvégien NASAMS
Avec un budget de la Défense dont le montant devrait être équivalent à 2% de son PIB d’ici 2018, la Lituanie n’a pas encore les moyens de de se doter d’une aviation de combat digne de ce nom pour surveiller et protéger son espace aérien. Cette tâche relève en effet de l’Otan, via la mission Baltic Air Policing, qui concerne l’ensemble des trois pays baltes.
Il faut dire que les déficits capacitaires, avant cette remontée en puissance, étaient nombreux. Pour le moment, les forces terrestres lituaniennes semblent faire l’objet d’un traitement particulier, avec la commande de 21 canon automoteur PzH 2000 d’occasion, de 88 blindés de combat d’infanterie Boxer ou encore de 168 véhicules M-577 (de seconde main).
Mais il fallait encore combler une lacune prioritaire dans un domaine très important, à savoir la défense aérienne. Aussi, depuis plusieurs mois, il était question pour Vilnius d’acquérir un système de moyenne portée auprès du groupe norvégien Kongsberg. Ce qui vient d’être fait.
En effet, le ministère lituanien de la Défense a annoncé, le 25 octobre, la signature d’un accord « historique » portant sur l’acquisition du système de missiles anti-aériens NASAMS (Norwegian Advanced SAM System), conçu par Kongsberg en coopération avec l’américain Raytheon. Le montant de la commande s’élève à 109 millions d’euros.
« Ce n’est pas un secret que nous avons eu des lacunes dans la défense aérienne jusqu’à présent, c’est une nouvelle page dans ce domaine », a commenté Raimundas Karoblis, le ministre lituanien de la Défense. « Ce nouveau système possède un élément très important de dissuasion, ce qui signifie qu’aucun agresseur ne pourra se sentir à l’aise », a-t-il ajouté, en précisant que la mise en service du NASAMS devrait être effective d’ici trois ans.
Le fonctionnement du NASAMS repose sur des radars tridimensionnels AN/TPQ-36A fournis par Northrop Grumman et ThalesRaytheonSystems. Ces derniers sont connectés à un système de contrôle appelé FDC (Fire Distribution Center). Pour détruire les cibles éventuelles, il dispose de missiles AIM-120 AMRAAM (ou SL-120) conçus par Raytheon.
Ce système est appelé à évoluer dans les années à venir étant donné que Raytheon développe actuellement le missile SL-120 AMRAAM ER (Extended Range), une version plus rapide, dotée d’une portée accrue (40, voire 50 km), avec un plafond opérationnelle de 45.000 pieds.
Évidemment, la Lituanie ne sera pas en mesure de faire face à une éventuelle invasion russe. Mais l’enjeu de ses investissements en matière de défense est de pouvoir tenir assez longtemps pour permettre l’arrivée de renforts envoyés par l’Otan.
C’est d’ailleurs la raison d’être des récents exercices menés pour défendre le passage dit de Suwalki, une étroite bande de terre qui, coincée entre Kaliningrad et la Biérussie, relie les États baltes au reste de l’Union européenne et de l’Alliance atlantique. Cela étant, un rapport récent a souligné les difficultés que rencontreraient les troupes de l’Otan en pareil cas, notamment au niveau de la logistique et des infrastructures.