Avec l’opération Albatros, la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni coordonnent leur action militaire aux Antilles

Plus de 2.000 militaires français ont été mobilisés pour venir en aide aux sinistrés de la série d’ouragans qui viennent de frapper les Antilles au cours de ces derniers jours.

Pour rappel, plusieurs régiments ont été sollicités pour envoyer des hommes et du matériel (17e RGP, 19e RG, 3e RPMa, 33e RIMa, 3e REI, etc). Des avions de transport (2 Casa CN-235, 1 A400M, 1 A340) et de surveillance maritime (2 Falcon 50M) ont été déployés, de même que 3 hélicoptères Puma et 2 frégates de surveillance (le Ventôse et le Germinal).

Enfin, le Bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre doit arriver dans la région, avec plus de 1.000 tonnes d’équipements (dont 2 Puma supplémentaires et un NH-90), d’ici le 23 septembre.

Mais la France n’est pas le seul pays à avoir déployé des moyens militaires aux Antilles. Les Pays-Bas, qui ont aussi des possessions dans la région (dont une partie de Saint-Martin), ont envoyé le patrouilleur Zeeland et le navire de soutien Pelikaan. Deux avions de transport KDC-10 et Hercules C-130 ont été mobilisés.

Quant au Royaume-Uni, il a dépêché le navire amphibie RFA Mounts Bay et le porte-hélicoptères HMS Ocean pour porter assustance aux territoires britanniques d’outre-mer et aux États du Commonwealth du nord des Petites-Antilles. Ce dispositif a été complété par 3 avions de transport C-17 et 200 Royal Marines.

Cependant, les autorités de ces trois pays n’ont pas échappé aux critiques, certains leur reprochant de ne pas avoir suffisamment anticipé les conséquences de ces phénomènes météorologiques ou de ne pas avoir mobilisé assez de moyens. Ce qui peut sembler injuste dans le cas de la France, même si retirer le BATRAL « Dumont d’Urville » juste avant la saison des ouragans et sans attendre l’arrivée du Bâtiment multimissions appelé à lui succéder n’est pas l’idée du siècle.

Cela étant, devant l’ampleur de la tâche, il est apparu nécessaire « d’amplifier la coordination au niveau international de l’ensemble des moyens de secours nécessaires pour aider les populations sinistrées. »

Aussi, à l’initiative de Paris, a annoncé Mme le ministre des Armées, Florence Parly, la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas viennent de lancer l’opération « Albatros », qui consiste à mettre en place une « structure militaire tripartite », appelée « Multinational Caribbean Coordination Cell (MNCCC) », afin de coordonner les efforts de chaque pays dans la région.

Cette MNCCC aura donc la mission de suivre en temps réel la situation logistique pour « identifier des options de mutualisation et d’optimisation au profit des différentes opérations nationales en cours et de tous les autres acteurs pouvant en avoir besoin (acteurs institutionnels, organisations internationales et non gouvernementales », explique le ministère des Armées.

Pour cela, deux échelons ont été créés. Le premier, stratégique, est chargé, depuis l’Europe, de « la synthèse à fins de mutualisation des acheminements militaires stratégiques des trois nations ». Le second, opératif, qui sera opérationnel à partir du 21 septembre depuis Curaçao, aux petites Antilles néerlandaises, a la mission « d’assurer la synthèse et le suivi des déploiements, dispositifs, ressources et mouvements aériens et maritimes militaires sur l’ensemble des Caraïbes. »

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]