Mali : L’hélicoptère Tigre allemand a perdu les pales de son rotor avant de s’écraser

Que s’est-il vraiment passé avant la chute hélicoptère d’attaque allemand Tigre UHT, le 26 juillet, au nord de Gao [Mali]? Un rapport d’enquête préliminaire du ministère allemand de la Défense vient de donner quelques précisions, sans pour autant apporter une réponse définitive sur la cause de ce drame.

Pour rappel, cet hélicoptère, qui était l’un des quatre Tigre déployés par la Bundeswehr à Gao pour le compte de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA), a chuté brusquement, le « nez en avant », alors qu’il surveillait des « combats au sol » à 70 km environ au nord de Gao. Son équipage, constitué par le capitaine Thomas Müller et le commandant Jan Färber, deux officiers expérimentés, n’a pas survécu.

Selon le rapport d’enquête cité par l’agence Reuters, l’hélicoptère volait à 250 km/h, à 1.800 pieds d’altitude (environ 550 mètres), quand il a soudainement piqué du nez pour s’écraser 10 secondes plus tard et prendre feu.

Le document indique que, d’après les informations actuellement disponibles, quand le Tigre a « commencé à descendre », certaines de ses « parties se sont détachées, notamment les principales pales du rotor. »

Reste à voir pour quelle(s) raison(s), ce qui prendra encore du temps, comme l’a indiqué Jens Flosdorff, le porte-parole du ministère allemand de la Défense, étant donné que les enregistreurs de vol n’ont pas encore été totalement analysés. Aussi, il a mis en garde contre les conclusions hâtives, alors que certains, outre-Rhin, évoquent un possible défaut dans la maintenance de l’appareil.

D’après la Deutsche Welle, Airbus Helicopters n’a pas souhaité commenter le contenu de ce rapport préliminaire mais a précisé être disponible pour « appuyer les autorités » dans leur enquête.

En attendant, la Bundeswehr, qui a suspendu les vols de ses hélicoptères Tigre, a dit être en contact avec ses homologues française et espagnole, lesquelles disposent également du même type d’appareil, mais en version HAD (appui et destruction).

Quoi qu’il en soit, la presse d’outre-Rhin a rappelé que, initialement, les Tigre de la Bundeswehr ne devaient pas voler par des températures supérieures à 43°C. Or, pour la mission au Mali, cette limite a été augmentée de 5°C. Mais des restrictions demeurent pour l’ensemble des matériels envoyés au camp Castor, à Gao. Une situation ubuesque pour le quotidien Die Welt. « Tous les véhicules ne sont pas inutilisables à cause des conditions climatiques. Certains ne correspondent tout simplement pas aux normes allemandes. Si par exemple un airbag ou un feu arrière est défectueux, un 4×4 ne peut pas être utilisé. Y compris en Afrique », soulignait-il, en avril dernier.

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