Vers une capacité de ravitaillement en vol et d’alerte avancée pour les MV-22 Osprey des Marines

Après des débuts difficiles, l’appareil hybride V-22 Osprey, développé par Bell et Boeing, n’en finit pas de laisser espérer de nouvelles fonctionnalités susceptibles d’améliorer significativement les capacités des forces américaines, et en particulier celle du corps des Marines (USMC).

Déjà, des études sont en cours pour améliorer la puissance de feu de cet appareil, qui, selon les phases de vol, peut se comporter comme un hélicoptère ou un avion. Ainsi, en 2016, le général Jon Davis, le chef de l’aviation de l’USMC, avait expliqué que le MV-22 serait susceptible de mettre en oeuvre des missiles air-sol AGM-176 Griffin et AGM-114 Hellfire ainsi que des bombes à guidage laser GPS GBU-44/B Viper Strike. En outre, il était aussi envisagé d’intégrer une nacelle de guerre électronique ALQ-231 Intrepid Tiger et des capteurs pour recueillir du renseignement.

Mais pour l’USMC, d’autres applications mériteraient d’être étudiées. En 2013, Bell et Boeing avaient planché sur une version « ravitailleur » du V-22 Osprey. Des tests pour valider la faisabilité d’un tel projet furent même menés avec des F/A-18 Hornet. Puis, on en était resté là.

Or, ce type de capacité intéresse au plus haut point les Marines étant donné qu’elle leur permettrait d’augmenter significativement le rayon d’action des chasseurs-bombardiers F-35B STOVL (décollage court et atterrissage vertical), lesquels emportent 25 à 30% de carburant en moins par rapport à leurs homologues des versions A et C.

D’après John Parker, un responsable de chez Boeing, les travaux pour aboutir à cette nouvelle version du V22 Osprey, appelée VARS (V-22 Aerial Refueling System) sont en bonne voie et devraient aboutir en 2019-2020, avec la mise en service de cet appareil à bord des navires d’assaut amphibie [utilisés par] l’USMC.

Justement, la nécessité d’accroître la protection de ces derniers, notamment en cas de conflit dans la région Asie-Pacifique, motive le développement visant à donner au moins deux autres capacités pour le MV-22 Osprey.

La première consisterait à doter cet appareil de capacités de lutte anti-sous-marine, ce qui, pour John Parker, pourrait aussi intéresser l’US Navy, étant donné la prolifération de sous-marins dans l’Atlantique-Nord et en Asie. La seconde viserait de faire du MV-22 Osprey un avion d’alerte avancée (Arborne Early Warning, AEW).

Sur ce dernier point, John Parker n’a pas donné de détails, si ce n’est qu’il assuré que ce MV-22 AEW n’aurait rien à envier aux capacités du E-2 Hawkeye, l’avion d’alerte avancé actuellement utilisé par l’US Navy (et la marine française) sur ses porte-avions.

Enfin, une autre piste envisagée par Boeing viserait à doter le MV-22 Osprey d’une arme à énergie dirigée (laser). « Nous examinons toutes sortes de choses », a déclaré John Parker à ce sujet. « Ce n’est pas encore un programme demandé [par le Pentagone] mais c’est sur la planche à dessins », a-t-il ajouté.

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