La Roumanie veut acquérir 20 avions F-16 supplémentaires

En septembre dernier, la Roumanie a pris livraison de ses six premiers avions de combat F-16, aquis à raison de 12 exemplaires auprès du Portugal, en 2013. Cela faisait des années que les forces aériennes roumaines attendaient ces nouveaux appareils, destinés à remplacer en partie ses MiG-21 Lancer, modernisés et mis aux standards de l’Otan par la société israélienne Elbit Systems.

Cependant, le nombre F-16 commandés reste insuffisant, d’autant plus que les plans initiaux de Bucarest portaient sur l’achat de 24 appareils. Mais ces derniers furent contrariés par les conséquences de la crise économique et financière de 2008, la Roumanie ayant vu son PIB fondre de 8,5% et son déficit public atteindre les 7,2% de sa richesse nationale. Pour faire face, elle dut demander un prêt de 20 milliards d’euros auprès du Fonds Monétaire internationale et de l’Union européenne. Prêt qui lui fut accordé, en échange de coupes drastiques dans ses dépenses publiques et d’une hausse conséquente de la TVA (+5%).

Désormais, la santé économique du pays s’est améliorée. Son taux de croissance (+4,9%) a même été le plus élevé de l’Union européenne en 2016. Et, avec la situation en Ukraine et ses engagements pris au sein de l’Otan, la Roumanie a augmenté significativement ses dépenses militaires, au point qu’elle devrait atteindre, dès 2017, l’objectif des fameux 2% du PIB (contre 1,42% en 2016), avec un budget militaire porté à 3,8 milliards de dollars.

Dans ces conditions, le ministre roumain de la Défense, Gabriel Leș, aura les ressources nécessaires pour combler une partie des déficits capacitaires les plus urgents. D’où l’annonce de l’intention de Bucarest d’acquérir 20 F-16 d’occasion supplémentaires. Le fournisseur éventuel n’a pas été précisé mais il est probable que Bucarest se tourne vers les États-Unis afin de puiser dans les stocks de l’US Air Force et que l’industrie locale soit sollicitée.

« Actuellement, mon intention est d’acheter ce qui est nécessaire pour l’armée roumaine. Mais ce que je veux vraiment, c’est intégrer autant que nous le pouvons l’industrie roumaine » dans ces programmes d’acquisition, a confié M. Leș.

Cela étant, cette forte hausse des dépenses militaires roumaines risque d’avoir un impact sur le déficit budgétaire, lequel serait bien supérieur aux 3% fixés par les règles de l’Union européenne. « Le gouvernement affirme qu’il n’y a pas de raison de s’inquiéter à ce sujet, mais nous sommes préoccupés. Il vaut mieux avoir des craintes et que rien ne se passe, puis en conclure dans le rapport de l’année suivante que nous nous sommes inquiétés pour rien », a commenté Angela Cristea, la responsable de la commission européenne pour la Roumanie.

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