Une frégate saoudienne attaquée en mer Rouge

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Ce 31 janvier, la coalition arabe qui, dirigée par Riyad, intervient actuellement au Yémen, a indiqué qu’au moins deux marins saoudiens avaient été tués par une explosion survenue à bord d’une frégate de la classe Al-Madinah, de conception française.

Selon la version donnée par la coalition, le navire, qui patrouillait non loin de du port de Hodeidah, situé à 150 kilomètres au sud-est de Sanaa, la capitale du Yémen, a été attaqué par trois embarcations rebelles. L’une d’entre-elles aurait explosé après avoir heurté la poupe de la frégate saoudienne, ce qui aurait provoqué un incendie rapidement maîtrisé par l’équipage.

Cette attaque, qui n’est pas sans rappeler celle menée en octobre 2016 contre le navire à grande vitesse de type catamaran HSV-2 Swift, alors utilisé par National Marine Dredging Company des Émirats arabes unis, a été revendiquée par les rebelles houthis qui, soutenus par l’Iran, contestent l’autorité du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi.

Seulement, leur version ne correspond pas à celle donnée par la coalition arabe. En effet, les rebelles houthis ont affirmé avoir touché la frégate saoudienne avec un missile (antinavire) guidé.

Qui dit vrai? La vidéo montrant l’attaque du navire saoudienne est de trop mauvaise qualité pour être affirmatif. En tout cas, les attaques suicides ne font pas partie des modes opératoires généralement suivis par les rebelles houthis.

En revanche, ces derniers ont utilisé des missiles C-802 (ou Noor)contre le HSV-2 Swift et ils ont été suspectés d’en avoir fait de même contre des navires américains. Ce qui leur avait valu une riposte de la part de l’US Navy, le destroyer USS Mason ayant détruit trois « stations radar » avec des missiles BGM-109 Tomahawk.

Par ailleurs, les rebelles houthis ont également revendiqué le tir d’un missile balistique en direction de l’île de Zuqar, qui, située entre le Yémen et l’Érythrée, abrite une base de la coalition arabe.

Le secteur d’où sont parties ces attaques est la cible de l’opération « Lance d’or », lancée début janvier par les forces gouvernementales yéménites et la coalition. Son objectif est de reprendre aux rebelles la région de Dhubab, située à 30 km du détroit stratégique de Bab Al-Mandeb, afin d’ouvrir ensuite la voie vers Hodeida et la ville portuaire de Midi.

En attendant, pour la coalition arabe, « l’utilisation par les milices houthis du porte de Hodeida comme base pour lancer des attaques terroristes est un développement grave qui pourrait affecter la navigation maritime internationale ainsi que l’acheminement de l’aide humanitaire et médicale destinée aux Yéménites. »

Toutefois, s’agissant de cette aide humanitaire évoquée par la coalition arabe, encore faudrait-il réunir les conditions pour la distribuer. À commencer par l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu. Selon l’UNICEF, plus 19,3 millions de personnes (72% de la population ) n’ont pas accès à l’eau potable et plus de la moitié des habitants souffre de malnutrition.

« Le conflit au Yémen constitue à présent la plus grande urgence pour la sécurité alimentaire dans le monde », a récemment afffirmé Stephen O’Brien, le chef des opérations humanitaires des Nations unies. « Sans action immédiate, la famine est un scénario possible pour 2017 », a-t-il ajouté.

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