L’armée de Terre renouvelle ses outils de simulation opérationnelle

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Pour les férus de mythologie grecque, le Cerbère est un chien à trois têtes qui garde l’entrée des Enfers. Pour les futurs stagiaires du Centre d’entraînement au combat (CENTAC) de Mailly-le-Camp et du Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine (CENZUB-94e RI) de Sissonne, il désignera un système de simulation instrumentée dont la réalisation a été confiée par la Direction générale de l’armement (DGA) au groupement constitué par Thales et RUAG Defence France.

Le programme CERBERE (Centres d’entraînement représentatifs des espaces de bataille et de restitution des engagements) vise à remplacer le système CENTAURE (Centre d’entraînement au combat et de restitution des engagements), également réalisé par Thales. Il permettra d’entraîner des sous-groupements tactiques interarmes (SGTIA) et, explique la DGA, « d’évaluer leur aptitude à être engagés en opération. »

La simulation instrumentée, encore appelée « live simulation », est utilisée lors d’exercices réels, seuls les effets des armes étant simulés, notamment grâce à la technologie laser. Comme le souligne un cahier du Centre de doctrine et d’emploi des forces (CDEF) publié en 2012, elle « doit amener l’utilisateur à se concentrer uniquement sur la réalisation de sa mission et sur l’utilisation de son arme ou de son système d’armes. »

Devant équiper le CENZUB et le CENTAC, le système CERBERE « offrira aux instructeurs un suivi détaillé en temps réel des combats lors des exercices sur le terrain ». Les stagiaires et leurs véhicules seront équipés d’outils de géolocalisation et d’écoute des conversations tandis que leurs armes seront dotés de lasers afin de simuler les tirs. Cela devrait garantir, selon la DGA, un « entraînement extrêmement réaliste des unités, qui affrontent une force adverse (essentiellement constituée de personnels des deux centres d’entraînement). »

Avec CERBERE, il sera possible de faire une analyse de chaque action, notamment grâce à l’exploitation des vidéos des engagements et des enregistrements des conversations en phonie.

« Chacun des deux centres d’entraînement CENTAC et CENZUB pourra accueillir l’entraînement simultané de trois SGTIA, soit au total 1000 personnels et 250 véhicules, engagés dans des combats d’une durée de 96 heures supervisés par CERBERE », précise la DGA.

Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, en février 2016, le général Charles Beaudouin, directeur de la Section technique de l’armée de Terre (STAT), avait expliqué l’importance de cet « outil pédagogique » en expliquant qu’il allait permettre « entraînement bien plus réaliste des sous-groupements tactiques interarmes (SGTIA) et de nos groupements tactiques interarmes (GTIA) avec une réelle sanction des effets des feux par la simulation. » Et d’ajouter : « La capacité opérationnelle de l’armée de Terre repose également sur ces centres. »

Ainsi, après la mise en service de SOULT, un nouveau simulateur d’entraînement des postes de commandement de niveau brigade et régiment, l’armée de Terre poursuit le renouvellement de ses moyens de simulation en vue de la réalisation du programme SCORPION. D’ailleurs, la livraison de CERBERE, dont une première capacité est attendue en 2019, se fera « en cohérence » avec la monté en puissance de ce dernier.

Pour rappel, l’armée de Terre disposera de nouveaux véhicules (Griffon, Jaguar notamment), de chars Leclerc rénovés ainsi que de nouveaux équipements (fusils d’assaut HK-416, postes radio CONTACT, système d’information SICS, missile MMP, etc…)

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