L’Otan va ouvrir un bureau de liaison en Moldavie

Au début des années 1990, c’est à dire au moment où la Moldavie venait de prendre son indépendance, la Transnistrie fit sécession, ce qui entraîna un conflit ayant pris fin suite à l’intervention de la 14e armée russe. Et un accord fut trouvé : Chisinau prit l’engagement de renoncer à toute idée de rattachement à la Roumanie et d’accorder à a région séparatiste une large autonomie.

Seulement, la Transnistrie proclama son indépendance (non reconnue par la communauté internationale) et se dota de ses propres institutions. Et, les troupes russes déployées sur son territoire ne levèrent jamais le camp, alors qu’elles auraient dû revenir en Russie, conformément à l’engagement pris par Moscou lors du sommet de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe
(OSCE) d’Istanbul, en 1999.

Aussi, après l’annexion de la Crimée, en mars 2014, les autorités moldaves craignèrent de voir la Transnistrie (ou « République moldave du Dniestr ») passer sous giron russe. D’où une tension certaine avec Moscou…

Seulement, depuis le 14 novembre, il faut s’attendre à un changement de ton à Chisinau, en raison de l’élection d’Igor Dodon à la tête de l’État. En effet, cet ancien communiste, désormais membre du « Parti des socialistes de la République de Moldavie », est ouvertement pro-russe. Ce qui ne l’a aucunement empêché de réunir sur son nom plus de 52% des voix. Et cela, aux dépens de la candidate pro-européenne Maia Sandu, du Parti action et solidarité.

Durant la campagne électorale, M. Dodon avait proposé de dénoncer immédiatement l’accord d’association entre l’Union européenne et la Moldavie, d’adhérer à l’Union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan et de ne pas s’opposer à la présence de la 14e armée russe en Transnistrie.

Mais, pour le moment, le gouvernement moldave est toujours dirigé par le pro-européen et social-démocrate Pavel Filip. Et ce dernier a rencontré, le 29 novembre à Bruxelles, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Alliance atlantique. Et c’est ainsi qu’il a été décidé l’ouverture d’un bureau de liaison de l’Otan à Chisinau.

« Il s’agit d’un petit bureau civil, pas d’une base militaire », a insisté M. Stoltenberg, lors d’une conférence de presse. Mais, a-t-il expliqué, cela constitue « politiquement et pratiquement un pas important pour renforcer la coopération avec l’Otan et améliorer le soutien aux réformes engagés par le gouvernement moldave. »

« Nous sommes convaincus que tous les pays ont le droit de définir leur propre politique étrangère et de sécurité et (…) nous respectons la neutralité de la Moldavie », a encore fait valoir M. Stoltenberg, qui s’est gardé de faire une allusion à la Russie. Ce bureau de liaison, qui sera ouvert en 2017, « n’est pas un instrument pour imposer les priorités de l’Otan ou l’adhésion de la Moldavie », a-t-il ajouté.

Reste à voir ce que sera la réaction de M. Dodon après cette annonce. « Nous avons conclu cet accord sur le bureau de liaison avec la ferme conviction qu’il verra le jour, que le parlement le ratifiera et que le président le promulguera », a dit le chef du gouvernement moldave.

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