Le chef de l’État islamique exhorte ses combattants à faire preuve de discipline pour tenir à Mossoul

Le chef de l’État islamique (EI ou Daesh), Abou Bakr al-Baghdadi, se fait très discret, au point que les spéculations sur son état de santé vont bon train. Il est vrai que ses apparitions sont rares, de même que ses interventions « médiatiques ». Mais l’opération des forces de sécurité irakiennes visant à libérer Mossoul l’a contraint enregister et à diffuser, ce 3 novembre, via l’agence al-Furqan, un messages audio à l’intention de ses troupes. Son premier depuis un an.

Mais plusieurs passages de ce message laissent à penser que l’EI connaît des dissensions internes. En effet, à deux reprises, dont une en citant Omar ibn al-Khattâb, compagnon et ami proche de Mahomet, al-Baghdadi a exhorté ses combattants à obéir à leurs chefs, signe que ces derniers ont désormais du mal à imposer leur autorité ou que certains sont tentés d’abandonner le combat.

Or, s’il veut garder le contrôle de Mossoul, l’EI a besoin de combattants prêts à se sacrifier sans se poser de question. « Tenir ses positions dans l’honneur est mille fois plus aisé que de se replier dans la honte », a ainsi fait valoir al-Baghdadi, pour qui « cette (…) guerre totale et le jihad que mènent aujourd’hui l’État islamique ne fait qu’affermir notre foi, la volonté de Dieu et notre conviction selon laquelle tout ceci n’est qu’un prélude à la victoire. »

En outre, al-Baghdadi a rendu un hommage aux jihadistes de l’EI qui tiennent tête au milices libyennes (ainsi qu’aux frappes aériennes américaines) à Syrte depuis maintenant plusieurs semaines. En clair, il faut s’attendre à une détermination identique à Mossoul, qu’il n’est donc absolument pas question d’évacuer, comme cela fut le cas à Falloujah ou à Tikrit par le passé.

Par ailleurs, le chef de l’EI a tenté d’exploiter la crainte qu’inspirent les milices chiites irakiennes, soutenues par l’Iran. « À chaque fois, vous ne comprenez pas (…) Ne voyez-vous donc pas que les chiites occupent vos terres sous prétexte de combattre l’Etat islamique? », a-t-il lancé aux populations sunnites de la province de Ninive. Sauf que ces milices chiites ne participent pas, du moins directement, à l’opération visant à libérer Mossoul.

Enfin, al-Baghdadi a lancé des menaces contre la Turquie (qu’il qualifie de laïque et d’apostate) et l’Arabie Saoudite et incité les sympathisants de la cause jihadiste non pas à venir en Syrie ou en Irak (ce qui est désormais devenu plus compliqué) mais à rejoindre d’autres branches de l’EI, en particulier en Libye.

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