Sahel : Un groupe ayant fait allégeance à l’EI revendique une attaque au Burkina Faso
Membre du Front Polisario, Adnane Abou Walid Al-Sahraoui avait fini par rejoindre le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), dont il devint un porte-parole lors de l’occupation jihadiste du Nord-Mali.
Puis, après l’opération française Serval, le Mujao se rapprocha d’un autre groupe jihadiste, appelé « Les Signataires par le sang » et dirigé par Mokthar Belmokhtar, transfuge d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), pour former l’organisation al-Mourabitoune. Mais la proclamation d’un califat à cheval entre la Syrie et l’Irak par l’État islamique (EI ou Daesh) troubla cette alliance.
Ainsi, en mai 2015, Al-Sahraoui fit publiquement allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de Daesh, au nom d’al-Mourabitoune. Seulement, quelques jours plus tard, Belmokhtar y opposa un démenti formel et réaffirma sa fidélité à l’égard d’Ayman al-Zawahiri, le successeur de Ben Laden à la tête d’al-Qaida.
Plus tard, il fut rapporté par la presse locale que des combats entre les partisans de Belmokhtar et ceux d’al-Sahraoui – une centaine – éclatèrent dans la région de Gao. Depuis, al-Mourabitoune s’est donc scindé en deux formations : l’une a rejoint les rangs d’AQMI pendant que l’autre a pris le nom d' »État islamique dans le grand Sahara ».
Seulement, l’EI n’a jamais donné de suite à l’allégeance d’al-Sahraoui, sans doute parce que son groupe est considéré, à Raqqa ou à Mossoul, comme trop faible. Et il est vrai que, jusqu’à présent, il s’est fait discret par rapport à AQMI, al-Mourabitoune ou encore Ansar Dine.
Cela étant, sous réserve d’une éventuelle confirmation, l’État islamique dans le grand Sahara a revendiqué sa première attaque dans la bande sahélo-saharienne auprès de l’agence mauritanienne Al-Akhbar, connue pour diffuser régulièrement les messages de revendication des différents groupes jihadistes de la région.
L’attaque en question a visé, le 2 septembre, le poste douanier de Markoye, au Burkina, situé près de la frontière avec le Niger. Un bilan provision avait fait état de deux morts (un douanier et un civil) et de trois blessés. À noter que la région où s’est produit cet incident est distante d’un peu plus de 200 km de celle de Boni, ville malienne ayant brièvement été contrôlée, le même jour, par un groupe jihadiste non encore identifié.
Mais cette action revendiquée par le groupe d’al-Sahraoui st plutôt surprenante dans la mesure où, à en croire les menaces qu’il a proférées en mai dernier, l’on s’attendait à des attaques contre la mission des Nations unies au Sahara occidental ou encore contre des cibles situées au Maroc.