L’US Army dote ses unités d’un nouveau garrot pour arrêter les hémorragies des soldats blessés

garrot-20160905Sur le champ de bataille, il est essentiel d’arrêter le plus vite possible une hémorragie pour espérer sauver un soldat gravement touché par un éclat ou une balle. Selon une étude de l’US Army sortie il y a quelques années, intervenir dans les plus brefs délais permettrait potentiellement d’éviter 25% des décès au combat.

D’où les recherches menées en ce sens. C’est ainsi qu’a été mis au point, sous l’égide de l’U.S. Army Medical Materiel Agency (USAMMA), un nouveau système qui, appelé « garrot jonctionnel », permet d’arrêter une hémorragie en haut des membres. Très simple d’utilisation (il peut être installé en moins d’une minute), il se compose d’une ceinture que l’on passe autour du blessé et de poches gonflables qui compriment les artères, que ce soit en aval ou en amont de la blessure.

Utilisé pour la première fois en 2014, en Afghanistan, ce garrot jonctionnel a déjà permis de sauver la vie d’un soldat afghan ayant eu l’artère fémorale coupée par une balle. Vu l’endroit de la blessure, un garrot traditionnel n’aurait eu aucun effet.

Depuis, l’US Army a donc décidé d’inclure le garrot jonctionnel dans le paquetage de ses soldats. « Ce sont eux qui prendront soin de leur copain si quelque chose arrive », a fait valoir, aurpès de l’AFP, le médecin-chef Nadja West, qui commande l’USAMMA. « Si des soldats sont dans un véhicule touché par un engin explosif, il peut ne pas y avoir de secouriste, mais juste un soldat survivant qui sait comment mettre un garrot en quelques minutes », a-t-elle ajouté.

Lors de la Seconde Guerre Mondiale, 80% des soldats américains blessés au combat ont survécu à leurs blessures. Ce taux est monté à 84% pendant la guerre du Vietnam pour arriver actuellement à 93%. En 2005, une étude publiée par le Journal of Trauma and Acute Care Surgery avait avancé que, grâce à la distribution de garrots classiques, le nombre de morts par hémorragie avait baissé de 23,3 à 3,5 décès par an en moyenne.

Outre le garrot jonctionnel, d’autres dispositifs sont encore à l’étude. C’est le cas du système Xstat qui, avec des petites éponges injectées dans la blessure avec une grosse seringue, permet de stopper une hémorragie en une vingtaine de secondes. Il est actuellement évalué par le commandement américain des forces spéciales (USSOCOM). Ce dernier finance également des travaux visant à mettre au point un sérum à base d’adénocaïne (mélange de lidocaïne, d’adénosine et de magnésium) stabiliser l’état d’un blessé le plus vite possible.

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