La Corée du Nord construit une importante base navale pour ses sous-marins

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Pour IHS Jane’s, il pourrait s’agir du plus important projet de base militaire actuellement mené par la Corée du Nord. Ainsi, selon des images prises par satellite, il apparaît que de grands travaux sont en cours à un peu plus de 2 km au sud du chantier naval de Sinpo, près de la base de Mayang-do, sur la côte est du pays.

La construction de cette base, très probablement destinée à accueillir des sous-marins, ont commencé à partir d’août 2009 avec des travaux de remblaiement, lesquels auraient pris fin en novembre 2012. Par la suite, de nouvelles structures en béton et en acier sont apparues. Au moins deux quais couverts, d’environ 150 mètres de longs pour 10 mètres de large, ont ainsi été construits.

D’après les dernières images, obtenues en mai 2016, le chantier a encore progressé, avec la construction d’une nouvelle jetée de 137 mètres de long et de 13 mètres de large. Une barge est aussi visible.

Ces travaux sont menés alors que la Corée du Nord cherche à mettre au point un missile balistique mer-sol pouvant être tiré depuis un sous-marin. Déjà, elle a effectué plusieurs essais d’engins de ce type au large, justement, de Sinpo. Le dernier, qui a eu lieu au début de ce mois, n’a pas été concluant, le missile ayant explosé en vol avant de s’abîmer en mer du Japon.

Dans le même temps, Pyongyang chercherait à mettre au point un sous-marin lanceur d’engins. Sa construction aurait débuté en 2014. Pour le moment, l’état d’avancement de ce submersible n’est pas connu, de même que ses caractéristiques (si ce n’est que, à en juger par les images satellites, que sa conception est influencée par des modèles russes et qu’il mesure 67 mètres).

Par ailleurs, l’Institut pour la science et la sécurité internationale (ISIS), basé à Washington, a sans doute identifié une usine cachée d’enrichissement d’uranium par centrifugation gazeuze qui a probablement servi au début du programme nucléaire nord-coréen, lequel a bénéficié d’une aide fournie par des experts du réseau d’Abdul Qadeer Khan, le « père » de la bombe nucléaire pakistanaise.

C’est en 2010 que Pyongyang avait révélé, pour la première fois, révélé l’existence de son programme d’enrichissement par centrifugation gazeuse sur son complexe de Yongbyon, tout en assurant que ce dernier ne faisait pas partie d’un réseau plus large de sites nucléaires aux dimensions plus réduites. Ce qui ne serait donc pas exact.

Pour étayer son analyse, l’ISIS s’est appuyé sur des informations obtenues auprès de sources chinoises, d’un général nord-coréen ayant fait défection et de responsables américains « au courant » ainsi que sur des images satellites. Le site en question serait situé sur la base de Panghyon, à 45 km environ à l’ouest de Yongbyon. Il aurait pu accueillir entre 200 et 300 centrifugeuses mais le centre d’étude dit ne disposer « d’aucune information » permettant de savoir si elles fonctionnent toujours.

Cela étant, dans le cas où un accord serait conclu avec Pyongyang pour le démantèlement de son programme nucléaire (comme cela fut déjà le cas en 1994 et en 2007…), l’ISIS explique que l’identification des installations secrètes nord-coréennes est essentielle.

Photo : Image du 8 mai 2016, prise au-dessus du chantier de Sinpo  (c) Google, DigitalGlobe / 2016 IHS: 1683149

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