Libye : Selon M. Le Drian, environ 800.000 migrants attendent de passer en Europe

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Selon les chiffres qui circulent, environ 800.000 migrants attendraient de passer en Europe via la Libye… Ce qu’a confirmé, ce 24 mars, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, pour qui c’est une estimation « à peu près convenable. »

D’où l’importance pour l’opération navale européenne « Sophia » de pouvoir intervenir au plus près des côtes libyennes afin de traquer les passeurs. Or, pour le moment, son mandat se limite aux eaux internationales, dans lesquelles les trafiquants se gardent désormais de s’y aventurer, laissant ainsi le soin aux navires militaires de secourir les migrants laissés en difficulté à bord d’embarcations de fortune.

Qui plus est, il y a un risque de voir la branche libyenne de Daesh prendre le contrôle du trafic des migrants, ce qui lui assurerait, en plus, de nouvelles ressources financières. Et c’est sans compter sur les infiltrations possibles de jihadistes parmi le flux d’immigrés.

Aussi, la priorité est l’installation, à Tripoli, d’un gouvernement d’union nationale, ce qui mettrait un terme (du moins en théorie) à la rivalité entre les deux factions libyennes qui se disputent le pouvoir. Ce n’est qu’ensuite qu’il sera possible d’envisager de traquer les passeurs sur le littoral libyen et de lancer une opération international visant à soutenir les forces locales contre l’expansion des différents mouvements jhadistes présents dans le pays.

« L’urgence des urgences en Libye, c’est la mise en oeuvre d’un gouvernement d’union nationale », a ainsi insisté M. Le Drian, sur les ondes d’Europe1. « Nous en sommes proches mais il faut que l’ensemble des acteurs qui ont de l’influence [dans la région] puissent agir pour que ce gouvernement soit reconnu », a-t-il ajouté.

En effet, la Libye a actuellement deux gouvernements. L’un établi dans le secteur de Tobrouk qui, reconnu par la communauté internationale, est soutenu par l’Égypte et les Émirats unis. L’autre, installé à Tripoli par la milice à dominante islamiste « Fajr Libya », est appuyé par la Turquie et le Qatar.

Si ces des représentants de ces deux factions ont trouvé un accord, en décembre 2015, pour mettre en place un gouvernement d’unité nationale dirigé par Fayez al-Sarraj, peu de progrès ont été faits jusqu’à présent, les deux camps trouvant toujours des arguments pour retarder son installation.

« Ce gouvernement [d’union nationale, ndlr], une fois en place, devra dire comment il va agir et ce qu’il demande à la communauté internationale pour enrayer trois dangers majeurs en Libye: Daesh (…), les trafics de migrants (..) et d’armes », a expliqué M. Le Drian, pour qui « il faut agir au plus vite. »

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