Des ex-militaires français veulent aller au Kurdistan irakien pour combattre l’État islamique
Ces derniers mois, la presse a évoqué, à plusieurs reprises, des cas de ressortissants américains et britanniques, anciens militaires ou non, partis faire le coup de feu contre l’État islamique en Irak et en Syrie aux côtés des combattants kurdes.
Dans le même temps, des milices chrétiennes ont vu le jour. Celle appelée Dwekh Nawsha recrute ainsi des volontaires étrangers, triés sur le volet, c’est à dire qu’il n’est pas question d’attirer les nazillons ou des hulurberlus en quête de sensations fortes.
Sa branche francophone précise : « Français ou francophones de culture chrétienne, hommes et femmes de conviction, nous venons de différents milieux sociaux et géographiques. Certains d’entre nous ont une expérience militaire d’autres non. Certains seront amenés à aller combattre là bas d’autres apporteront un soutien logistique et financier ».
Et d’ajouter que son seul et unique but est de « soutenir physiquement, financièrement et matériellement les combattants Français occidentaux ou ‘locaux’ de Dwekh Nawsha en Orient contre les barbares de l’EI ».
Une autre initiative allant dans le même sens – mais sans motivations religieuses et politiques – a été récemment lancée par une dizaine d’anciens militaires français ayant pour la plupart servi en Afghanistan. D’ailleurs, ils ont choisi d’appeler leur groupe « Task Force La Fayette », du nom de la brigade déployée dans le district de Surobi et la province de Kapisa entre 2008 et 2012.
Scandalisés par les massacres commis par les jihadistes, ces ex-militaires français ont l’objectif de rejoindre le Kurdistan irakien afin de combattre Daesh aux côtés des Peshmergas. Mais comme pour les volontaires de Dwekh Nawsha, il n’est pas question de jouer les barbouzes ou les mercenaires (sinon, leur démarche serait illégale).
Ces volontaires du groupe « Task Force La Fayette » ont lancé un appel aux dons pour trouver les 20.000 à 25.000 euros nécessaires pour financer leurs équipements (casques, treillis, gilets pare-balles, etc…). Les armes seront bien évidemment fournies par les Peshmergas. Certaines seront sans doute d’origine françaises étant donné que ces derniers ayant reçu des mitrailleuses et des missiles Milan dans le cadre de l’aide livrée par Paris.
« Nos objectifs sont clairs : apporter aux Kurdes une véritable expertise stratégique, tactique et technique qui, si elle ne saurait remplacer ce que des décennies de conflits leurs ont inculqué, ne peut que concourir à une poursuite victorieuse de la lutte contre l’Etat Islamique », explique le groupe, via sa page Facebook.
Reste à voir ce que pensent les autorités françaises de ces initiatives. Pour le moment, aucune déclaration n’a été faite pour les encourager ou les dissuader.
Le ministère des Affaires étrangères rappelle toutefois « qu’il ne faut se rendre au Kurdistan d’Irak que pour des raisons impératives d’ordre professionnel ou personnel » et que les « ressortissants français qui seraient présents dans cette région sont invités à signaler leur présence au Consulat général de France à Erbil ».