La mission des Nations unies au Mali est l’une des plus périlleuses pour les casques bleus

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Selon l’agence privée mauritanienne Al-Akhbar, al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a revendiqué deux attaques commises récemment contre la Mission multidimentionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), dont celle ayant visé, le 28 mai, près de Tombouctou, le convoi dans lequel se trouvaient deux de ses reponsables, dont le général danois Michael Lollesgaard, le commandant de sa force militaire.

Outre AQMI, le groupe jihadiste al-Mourabitoune, né du rapprochement entre le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et des « Signataires par le sang » de Mokhtar Belmokhtar, a également revendiqué de nombreuses attaques contre la MINUSMA, en particulier dans la région de Gao (nord-est du Mali).

Même si la liberté de mouvement des groupes jihadistes qui occupèrent le nord du Mali avant d’en être chassés par l’opération Serval est entravée par les militaires français de la force Barkhane (et Sabre), il n’en reste pas moins qu’ils ont su conserver un pouvoir de nuisance. Ce dernier se traduit par des chiffres : depuis que la MINUSMA est opérationnelle, plus de 35 casques bleus ont été tués lors d’attaques.

Selon le bilan communiqué par la MINUSMA et arrêté en mars 2015, 35 casques bleus ont été tués au Mali lors de « 78 attaques hostiles ». Le contingent tchadien a payé le plus lourd tribut, avec 19 des siens tués. L’on compte également 249 blessés, dont 155 ont été – ou sont encore – dans un état grave.

À ce total, il faut ajouter les soldats victimes d’accidents, comme les deux aviateurs néerlandais tuès lors de la chute de leur hélicoptère d’attaque AH-64 Apache en mars dernier. En tout, 43 casques bleus ont perdu la vie au Mali.

Selon la MINUSMA, les pertes subies par les casques bleus au Mali représentent 1,06% du nombre total de « soldats de la paix » tombés au cours des 71 opérations menées par les Nations unies. Cette mission est en outre « la plus coûteuse en vies humaines » depuis la Somalie, dans les années 1990.

« Au regard du vaste territoire à couvrir, la Minusma ne peut être partout. Elle n’en a ni les ressources, ni les moyens », a fait valoir Arnauld Akodjénou, le représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’ONU et actuel numéro deux de la MINUSMA, lors d’un discours prononcé à Bamako le 29 mai.

Déployée dans le cadre de la résolution 2.100 du Conseil de sécurité de l’ONU, la MINUSMA compte actuellement 9.145 militaires et 1.178 policiers, soit des effectifs en deçà du maximum autorisé (12.600 personnels).

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