Un problème de « qualité dans l’assemblage final » pourrait expliquer l’accident d’un A400M à Séville

La semaine passée, Airbus a demandé à ses clients de vérifier l’unité de contrôle électronique (ECU) de chaque moteur A400M Atlas, à la suite de l’accident d’un appareil de ce type à Séville, le 9 mai dernier.

L’ECU est l’un des deux calculateurs du système informatique chargé de contrôler les turbopropulseurs TP-400 de l’A400M, c’est à dire du FADEC (Full Automatic Digital Engine Control), l’autre étant l’EPMU (Engine Protection and Monitoring Unit).

Pour autant, les boîtes noires de l’appareil perdu à Séville n’avaient pas été encore complètement analysées. Mais c’est désormais chose faite. Et, visiblement, elles confirment un « sérieux problème dans l’assemblage final », selon Marwan Lahoud, le directeur de la stratégie d’Airbus, qui a évoqué cette affaire dans les colonnes du quotidien allemand Handelsblatt, ce 29 mai. « Nous avons pris connaissance pour la première fois hier (27 mai) des résultats, ils confirment nos analyses internes », a-t-il précisé.

A priori, selon le journal Les Échos, le logiciel de régulation de puissance des turbopropulseurs aurait été mal installé entre la sortie de l’avion MSN23 de la chaîne d’assemblage et son premier vol d’essai. « C’est sûr à 99% », a confié une source « proche du dossier ».

Toutefois, Airbus Defence & Space reste encore prudent sur les causes de l’accident. « Nous aurons besoin de tous les résultat de l’enquête pour avoir une vision d’ensemble », explique l’industriel. « Donc, tant que le CITAAM [ndlr, la Commission d’enquête technique des accidents des aéronefs militairesespagnole] n’a pas communiqué, il est trop tôt pour déterminer les causes de l’accident du MSN23 », a-t-il poursuivi, avant de préciser que « comme pour tout accident, ce sera probablement une combinaison de facteurs et non une cause unique ».

Par ailleurs, Airbus DS a aussi affirmé que les 12 A400M qui, déjà livrés, ont fait l’objet de vérifications suite à la demande adressée aux clients sont « à 100% protégés face à cette panne ». Pour le moment, le Royaume-Uni, la Turquie, l’Allemagne et la Malaisie ont suspendu les vols de leurs A400M « Atlas ». Seule la France les a maintenus pour les urgences opérationnelles.

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