Le patrouilleur hauturier « L’Adroit » a mis le cap vers l’océan Indien

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Normalement, le patrouilleur hauturier (OPV) « L’Adroit » aurait dû être rendu à DCNS, au terme d’un accord de trois ans passé avec la Marine nationale afin de lui faire obtenir le certificat « Sea Proven », soit un argument commercial supplémentaire pour d’éventuels clients étrangers.

Pour la Marine nationale, un tel accord était une aubaine dans le mesure, n’ayant déjà pas de patrouilleurs en trop, il lui permettait de préparer le programme BATSIMAR (Bâtiments de surveillance et d’intervention maritime), en attente d’être lancé.

Pour rappel, l’Adroit est un bateau long de 87 mètres, mis en oeuvre par un équipage réduit. D’une autonomie de 8.000 nautiques et pouvant naviguer à la vitesse de 21 noeuds, il est armé de canons de 20 mm, de mitrailleuses 12,7 mm. Il est aussi en mesure de mettre en oeuvre un drone de type Camcopter.

Quoi qu’il en soit, l’accord a été prolongé au moins jusqu’à l’été 2015. Et c’est heureux car, selon les mots de l’amiral Rogel, son chef d’état-major, la Marine nationale est en « dépassement de son contrat opérationnel » et que L’Adroit est beaucoup sollicité depuis le début de cette année.

Ainsi, en janvier, ce navire a participé pendant 3 semaines, en Méditerranée, au volet maritime du plan Vigipirate, lequel consiste à surveiller le trafic commercial en haute mer ainsi que les approches portuaires et côtières. Dans le même temps, L’Adroit a mené des missions relevant de l’Action de l’État en mer.

Une fois ce déploiement terminée, l’équipage du patrouilleur s’est préparé pour le suivant… Et, depuis le 30 mars, L’Adroit a intégré la Task Force 465, c’est à dire l’opération Atalante, menée sous l’égide de l’Union européenne pour lutter contre la piraterie maritime dans le golfe d’Aden et l’océan Indien. Il a ainsi rejoint 2 navires espagnols (les ESPS Rayo et Infanta Cristina), le NLMS Johan de Witt de la marine néerlandaise, l’ITS Grecale envoyé par l’Italie et la frégate allemande FGS Bayern.

Lancée en 2008, l’opération Atalante a permis « de faire considérablement baisser le nombre d’attaques en pleine mer, de poursuivre juridiquement plus de 150 pirates arrêtés en mer, mais également de sécuriser un couloir de navigation dans le golfe d’Aden, route maritime mondiale stratégique », explique l’État-major des armées (EMA). Et d’ajouter : « Progressivement, la contribution française a ainsi été ajustée au niveau de la menace ». Or, la période de l’inter-mousson qui vient de débuter est « favorable à la reprise de l’activité de piraterie ». D’ailleurs, l’Iran a fait état de plusieurs attaques contre ses pétroliers au cours de ces dernières semaines, notamment à proximité du détroit de Bab el-Mandeb;

Par ailleurs, à partir du 6 avril et pour la 9e fois depuis 2002, la France va prendre la tête de la Task Force 150, la composante maritime de l’opération Enduring Freedom, mise en place au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Sa mission est « d’entretenir une connaissance des mouvements maritimes, dans une vaste zone au nord de l’océan Indien, afin d’empêcher les mouvements de groupes terroristes et de lutter contre les trafics illicites ». Létat-major de cette force multinationale sera dirigé par le capitaine de vaisseau Crignola et installé à bord du Bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Var.

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