Boko Haram fait allégeance à l’État islamique
Ces derniers temps, après avoir été très critiquée pour sa passivité, l’armée nigériane affirmé avoir repris du terrain face au groupe jihadiste Boko Haram, lequel a instauré un califat dans le nord-est du pays.
Ainsi, et alors que le Tchad, le Cameroun et le Niger ont mobilisé des troupes pour lutter contre Boko Haram afin d’éviter son expansion vers leurs territoires et que l’élection présidentielle approche, les forces nigérianes ont notamment repris la ville de Baga, près des rives du lac Tchad, où le groupe jihadiste s’était rendu coupable d’exactions d’une rare violence en janvier.
En outre, Boko Haram a subi d’autres revers, mais cette fois face aux forces tchadiennes déployés dans l’extrême-nord du Cameroun.
Cela étant, le groupe jihadiste ne s’en laisse pas compter et multiplie les attentats. Comme le 7 mars, à Maiduguri, où trois explosions, probablement dues à des kamikazes, ont fait au moins 58 morts et 139 blessés. Plus tôt, il a attaqué le village de Njaba et et assassiné 68 habitants. De même qu’à Gwoza, où ses combattants sont arrivés en nombre ces derniers jours et où leur chef, Abubakar Shekau, a proclamé un califat, en août 2014.
Depuis l’été, l’on pouvait penser que Boko Haram cherchait à se rapprocher de l’État islamique (EI ou Daesh), lequel a aussi établi un califat à cheval entre la Syrie et l’Irak. Et Abubakar Shekau, a d’ailleurs fait référence, à plusieurs reprises, à Abu Bakr al-Baghdadi, le chef de Daesh. Qui plus est, le groupe jihadiste nigérian
Autre élément allant dans ce sens : le 2 mars, Boko Haram a diffusé une vidéo montrant la décapitation de deux hommes présentés comme étant des espions. Le tout en reprenant le mode et les codes de communication de l’EI.
D’où la question posée par le quotidien burkinabé Aujourd’hui : « Boko Haram se veut-il être une alliée de Daech ? Quels sont les rapports entre ces deux entités terroristes ? Ont-elles déjà des échanges d’ambition, de collaboration, d’armes, de soldats, d’informations ? Boko Haram, face à la fronde quasi-continentale qui se lève contre elle, peut se sentir aux abois. Toute alliance qui lui permettrait de se mettre à l’abri ou au moins de se rassurer ne lui serait pas de refus. Alors, Boko Haram comme l’EI ou avec l’EI ? Telle est désormais, la question ».
Et la réponse n’a pas tardé. Selon SITE, une organisation américaine qui surveille les activités de la mouvance jihadiste sur Internet, Boko Haram a prêté allégeance à l’EI dans un enregistrement de 8 minutes.
« Nous annonçons notre allégeance au calife (…) que nous écouterons et auquel nous obéirons dans les difficultés comme dans la prospérité », affirme donc une voix, identifiée comme étant celle d’Abubakar Shekau. À noter que, contraitement à ses habitudes, ce dernier n’apparaît pas à l’image.
Le 4 mars, le président tchadien, Idriss Déby-Itno, avait indiqué savoir où se cachait Abubakar Shekau. Il « doit se rendre. Nous savons où il est. S’il ne se livre pas, il subira le même sort que ses compatriotes », a-t-il dit, avant de préciser que le chef de Boko Haram « a fui Dikwa (Nigeria) lors des derniers combats » ayant opposé les jihadistes et les forces tchadiennes.