La Corée du Sud a testé des missiles balistiques d’une portée de 500 km
En 2001, en échange du maintien d’un contingent de 28.500 militaires américains sur son sol et de la garantie de bénéficier du parapluie nucléaire offert par les Etats-Unis, la Corée du Sud avait accepté de signer un accord proposé par Washington visant à limiter la portée de ses engins balistiques à 300 km et à rejoindre le Régime de contrôle sur la technologie des missiles (MTCR), créé en 1987 et comptant une trentaine de pays.
Seulement, ces mesures n’ont eu aucune conséquence sur les relations entre Séoul et Pyongyang. Depuis, la Corée du Nord a procédé à 3 essais nucléaires, poursuivi le développement de missiles balistiques et coulé une corvette sud-coréenne. Et l’on passe sur les menaces proférées régulièrement par les dirigeants nord-coréens.
Aussi, en octobre 2012, la Corée du Sud est revenue sur les engagement pris onze ans plus tôt en révisant l’accord conclu avec Washington. Le conseiller sud-coréen à la sécurité nationale de l’époque avait alors précisé qu’il s’agissait de « freiner les provocations militaires » nord-coréennes et « d’assurer une réponse plus complète à des menaces liées aux missiles du Nord ».
Selon ce nouvel accord, la Corée du Sud est autorisée à disposer de missiles balistiques d’une portée maximale de 800 km et pouvant emporter une charge de 500 kg. Ce qui, en théorie, lui permettrait de frapper des objectifs situés sur l’ensemble du territoire nord-coréen, mais également en Chine et au Japon.
L’on en était resté là jusqu’à l’annonce, faite ce 4 avril, de tirs d’essai de missiles balistiques – probablement des Hyunmoo-3 – effectués le 23 mars dernier par l’Agence pour le développement de la défense (ADD) sud-coréenne, à Taen, dans la province du Chungcheong du Sud. La portée des deux engins testés était de 500 km et leur charge d’une tonne.
« Les missiles ont atteint avec exactitude leur cible », a confié un responsable sud-coréen à l’agence de presse Yonhap. L’information a ensuite été confirmée par le porte-parole du ministère de la Défense, Kim Min-seok. « Et nous allons développer des missiles d’une portée de 800 km », a-t-il même annoncé.
Ces tirs ont été réalisés deux jours avant ceux effectués par la Corée du Nord et condamnés par le Conseil de sécurité des Nations unies mais après le lancement de plusieurs engins de type Scud.
Photo : Lancement d’un missile sud-coréen d’une portée de 300 km