L’Ukraine autorise la tenue de 7 exercices militaires sur son territoire
Le moins que l’on puisse dire est qu’il y a de la confusion sur le volume des forces russes déployées à la frontière ukrainienne. A Kiev, après avoir gonflé les chiffres – il a été question de 100.000 hommes, soit cinq fois plus que les estimations du Pentagone – l’on a indiqué, le 31 mars, que Moscou retirait progressivement ses troupes.
« C’est peut être lié au besoin d’assurer une relève. L’autre hypothèse, c’est que ce serait lié aux négociations entre la Russie et les Etats-Unis dimanche soir à Paris », a affirmé Olexiï Dmytrachkivski, le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense.
De son côté, la Russie a confirmé le retrait de la zone frontalière d’un bataillon. Le président Poutine en a même informé la chancelière Angela Merkel, selon le gouvernement allemand. Mais cela été contredit par Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Otan.
« Ce n’est pas ce que nous constatons », a-t-il affirmé, ce 1er avril, à Bruxelles, avant une réunion des ministres des affaires étrangères des 28 pays de l’Otan dont l’ordre du jour concernait justement la situation en Ukraine. Aux Etats-Unis, le chef du Pentagone, Chuck Hagel, a indiqué qu’il n’était pas en mesure de confirmer la réalité d’un retrait russe, lequel serait, a-t-il estimé, une étape « nécessaire pour avoir une discussion sérieuse » en vue d’une « désescalade ».
Quoi qu’il en soit, et après avoir perdu la Crimée, l’Ukraine craint toujours une possible invasion russe. Aussi, le pays entend se préparer à cette éventualité du mieux possible. Après avoir décidé l’augmentation du budget de la défense, le Parlement ukrainien a adopté, à une très large majorité, la tenue d’une série d’exercices militaires avec les pays de l’Otan et de l’Union européenne, que ce soit en Ukraine ou en mer Noire.
« Le texte a été approuvé par 235 députés, aucun élu n’a voté contre. C’est une bonne occasion pour développer nos forces armées », a commenté Mikhaïlo Koval, le nouveau ministre ukrainien de la Défense. Cette étape était nécessaire pour autoriser la venue, en Ukraine, de forces étrangères.
Au total, 7 exercices militaires seront prévus pour cette année : « Public Order », « Rapid Trident », « Safe Sky », « Sea Breeze », Sud ainsi que « Light Avalanche » et « Carpates », qui seront multinationaux. Pour la plupart, ils impliqueront des forces américaines, polonaises, roumaines et moldaves.
L’on peut imaginer, sans se tromper, que la présence de nombreux militaires de l’Otan à deux pas de la Crimée, ne manquera pas de faire réagir Moscou, qui pourrait bien en faire de même de son côté, comme cela a été le cas avec les manoeuvres lancées par surprise par le président Poutine en février dernier.
