Le soutien de l’opinion publique française à l’opération française reste stable

Lancée en Centrafrique le 5 décembre 2013, l’opération Sangaris avait été soutenue du bout des lèvres par l’opinion française, avec, selon un sondage IFOP, juste 51% de personnes interrogés se disant favorables à cette nouvelle intervention militaire en Afrique.

Un mois plus tard, et alors qu’il apparaissait qu’elle allait être plus compliquée qu’annoncé par le président Hollande et son gouvernement, l’opération Sangaris n’était plus soutenue que par 41% des sondés, toujours d’après l’IFOP.

Alors que le Parlement doit se prononcer sur la prolongation de cette mission, conformément à la Constitution, le même institut a effectué un nouvelle enquête pour Sud Radio. Et, visiblement, les derniers développements de la crise centrafricaine, comme l’annonce de renforts militaires français, la mise sur pied d’une mission de l’Union européenne, les violences commises par les ex-Séléka et les anti-balakas ou encore les craintes de génocide et de partition du pays exprimées par l’ONU, n’ont eu que peu d’impact sur l’opinion.

Ainsi l’opération Sangaris reste soutenue par 42% des personnes interrogées, soit 1% de plus qu’il y a un peu plus d’un mois. Les avis varient selon les opinions politiques. Les personnes proches du Parti socialiste se disent favorables à cette intervention à 68% tandis que le rapport est inversé quasiment dans les mêmes proportions chez les sympathisants de l’UMP. Les électeurs du Front national  y sont massivement défavorables, à 78%.

Ce relatif faible soutien à l’intervention française en Centrafrique s’explique en partie par des objectifs peu « identifiables » et des « succès invisibles ». Tel était, du moins, les raisons avancées en janvier par l’IFOP.

Cela étant, la prolongation de l’opération Sangaris devrait être adoptée au Parlement, même si certains élus ne manqueront pas de faire part de leurs réserves, comme sur les bancs du groupe UMP (dont « le vote ne peut être fondé sur un règlement de comptes à l’égard du gouvernement, dixit son président, Christian Jacob) et de celui de l’UDI. Même à gauche, où certains estiment que l’on est « en train de conduire les soldats français à la limite de l’épuisement », comme l’a affirmé le député Jean-Paul Bacquet, de retour d’une mission parlementaire à Bangui.

Le souci est que, maintenant que les forces françaises sont engagées dans une mission plus compliquée que prévue (ou qu’annoncée) et que leur intervention a permis d’éviter le pire, il serait malvenue de faire machine arrière et de laisser tout le monde en plan, que ce soit les Nations unies, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) et l’Union européenne. Quand le vin est tiré, il faut le boire.

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