Succès des premiers vols du démonstrateur Eole, un aéronef destiné à mettre des nanosatellites en orbite

Comment placer en orbite des micro (10 à 100 kilos), voire des nano satellites (1 et 10 kilos) dans les meilleures conditions possibles et sans avoir recours à une fusée? A cette question, l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (ONERA), la Direction des lanceurs du CNES et la PME Aviation Design travaillent pour y apporter une réponse depuis 2005.

Y répondre permettrait une belle avancée dans ce domaine. En effet, la mise sur orbite des nano-satellites est couplée à celle d’engins commerciaux ou militaires. Pour résumer, cette façon de procéder manque de flexibilité et de réactivité.

La solution serait donc de développer un aéronef automatisé et réutilisable susceptible de remplacer le premier étage d’un lanceur traditionnel. C’est ainsi que le démonstrateur Eole a été développé. Cet appareil vient de terminer une campagne de 4 vols d’essais prometteurs depuis l’aérodrome de Saint-Yan (71).

D’une envergure de 6,7 mètres pour une masse au décollage maximale de 200 kg (dont 50 kg de charge utile), Eole peut voler à une altitude de 6.000 mètres et à vitesse de 400 km/h grâce à ces deux turboréacteurs de 40 daN de poussée chacun. Entièrement construit en matériaux composites, son autonomie est de 45 mn à 1 heure.

« Cette étape cruciale a été franchie après quatre années de recherche sur le principe du lancement aéroporté (2005-2009) suivies de quatre autres années pour développer le démonstrateur Eole (2009-2013). Celui-ci connaîtra courant 2014 d’autres campagnes d’essais, qui permettront de valider son comportement sur l’ensemble de son domaine de vol et les systèmes de pilotage-guidage requis pour les futurs vols automatiques. Ces essais se concluront par le largage d’une fusée expérimentale », explique l’ONERA, dans un communiqué.

Le développement d’Eole se fait dans le cadre du programme Perseus (Projet Etudiant de Recherche Spatiale Européenne Universitaire et Scientifique), associant plusieurs écoles d’ingénieurs (IPSA, UEVE, ISAE, ENSAM).

Selon les estimations, le marché des micro et nano satellites sera en pleine expansion dans les années à venir, en partir grâce au progrès réalisés en matière de micro-életronique. Déjà, entre 2000 et 2012, le nombre de lancements de ce type d’engin a progressé de 8,6% en moyenne et devrait encore augmenter de 17% sur la période 2013-2020.

Pour le moment, les micro et nano satellites lancés ont, pour la plupart, une vocation civil, notamment en matière de recherche technologique. Mais au cours des prochaines années, ces engins auront de plus en plus des usages militaires. En 2012, 8% ont été mis en orbite pour des raisons liées à la défense et au renseignement. Ce taux devrait grimper à 30% d’ici 2015.

Si le projet Eole s’intéresse plus particulièrement aux nano-satellites, Dassault Aviation travaille au lancement des engins de la catégorie supérieure, dans le cadre du projet Aldebaran du CNES. L’idée serait d’utiliser un Rafale Marine pour lancer des petits objets de 50 à 200 kg.

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