Les sous-marins nucléaires d’attaque resteront-ils à Toulon?

L’on croyait que la question du maintien à Toulon des 6 sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) de la Marine nationale était tranchée définitivement. Il n’en est rien. En 2009, Hervé Morin, alors ministre de la Défense, avait expliqué les raisons pour lesquelles ces bâtiments devaient rester en Méditerranée alors que, dans une logique de rationalisation des dépenses, l’idée de les regrouper avec les 4 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) basé à l’Ile-Longue (Finistère) avait été avancée et défendue par les élus bretons.

Ainsi, M. Morin avait mis en en avant que la base navale de Toulon, port d’attache du porte-avions Charles de Gaulle dont la protection requiert un SNA, était la plus proche « des zones d’actions », c’est à dire des régions de l’arc de crise défini par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (LBDSN) de 2008.

L’escadrille des SNA représente un poids économique loin d’être négligeable pour Toulon. En plus de ses 1.000 marins qu’elle emploie, son maintien en condition opérationnelle représente une activité importante pour  DCNS, qui y a affecté 1.200 salariés. Et c’est sans compter les sous-traitants. La manne financière a été évaluée à quelques 120 millions d’euros par an. Un pactole lorgné par les députés du Finistère, dont Patricia Adam, l’actuelle présidente de la Commission de la défense à l’Assemblée nationale, qui, il y a 3 ans, avait qualifié le choix de Toulon comme étant une « décision purement politique ».

Avec l’alternance, le dossier a été remis sur le tapis. En septembre 2012, Mme Adam avait en effet de nouveau évoqué le sujet. « C’est vrai que la Méditerranée est stratégique. Mais la dissuasion ici a aussi besoin des SNA », avait-elle fait valoir dans la presse locale.

Va-t-on donc voir les SNA, dont le renouvellement commencera avec l’arrivée des Barracuda, en 2019, être relocalisés dans le Finistère? On devrait le savoir bientôt. En effet, interrogé à ce sujet par Ouest France, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a indiqué qu’il prendrait « une décision avant la fin de l’année ». Mais, a-t-il précisé, « je veux un rapport exhaustif avant ». Et d’ajouter : « Une étude est en cours depuis six mois. Aujourd’hui, je ne sais pas. » Mais les paris sont ouverts.

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