Le président syrien met en garde la Turquie

Depuis que la guerre civile syrienne a éclaté, en mars 2011, la Turquie, qui cherchait jusqu’alors à améliorer ses relations avec Damas, s’est rangée depuis dans le camp des opposants au régime du président Bachar el-Assad.

Dans un entretien accordé à la chaîne turque Halk-TV, ce dernier a mis en garde les dirigeants turcs sur les conséquences du soutien qu’ils apportent aux à la rébellion syrienne, au sein de laquelle les mouvements jihadistes ou ayant une « lecture religieuse » du conflit, pour reprendre l’expression d’un récent rapport d’IHS Janes, sont de plus en plus influents.

« Dans un avenir proche, ces terroristes provoqueront des conséquences pour la Turquie. Et la Turquie paiera très cher », a ainsi affirmé Bachar el-Assad, lors de cette entretien diffusé le 4 octobre. « Il n’est pas possible de vous servir du terrorisme comme d’une carte à jouer et de la mettre dans votre poche. Car (le terrorisme) est comme un scorpion qui n’hésite pas à vous piquer le moment venu », a-t-il expliqué.

En la matière, le président syrien sait de quoi il parle… Lors de l’intervention américaine en Irak, n’a-t-il justement pas fermé les yeux (ou pas fait grand chose, ce qui revient au même) sur les intrusions de terroristes étrangers sur le sol irakien? Et encore, l’on ne parle pas du Liban, au sujet duquel il y aurait beaucoup à dire…

Par ailleurs, concernant l’attaque aux gaz neurotoxiques du 21 août  dans la banlieue de Damas, le président el-Assad a assuré qu’il se conformerait aux obligations définies par la résolution adoptée la semaine passée par le Conseil de sécurité des Nations unies. Et il a ensuite expliqué que les armes chimiques syriennes étaient contrôlées par des forces « spéciales », seules capables de les utiliser.

« Non, nous n’avons pas fait usage de cette arme (chimique, ndlr) », a-t-il affirmé en réponse à une question qui était posé au sujet de l’attaque du mois dernier. « Préparer ces armes est une opération technique complexe (…) et un processus spécial est nécessaire pour les utiliser qui requiert à terme, un ordre central de l’état-major des armées. ll est de ce fait impossible qu’elles aient été utilisées », a-t-il indiqué.

Si l’on en croit les propos de Bachar el-Assad, cela signifie-t-il que les insurgés, accusés par Moscou d’être les auteurs de l’attaque du 21 août, ont la capacité, eux-aussi, de mener une « opération technique complexe » et d’être ainsi à l’origine de « l’utilisation la plus importante confirmée d’armes chimiques contre des civils depuis que Saddam Hussein les a utilisées à Halabja en 1988 » selon Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unis?

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]