Les agences de renseignement américaines redoutent d’être infiltrées par des éléments hostiles

Le cinéma, avec The Mandchurian Candidate (Un crime dans la tête, de John Frankenheimer) et, plus récemment, la télévision, avec la série Homeland, ont développé le thème d’un héros de guerre – donc au-dessus de tout reproche – ayant subi un lavage de cerveau pour commettre un attentat aux Etats-Unis.

De la fiction à la réalité, il n’y a souvent qu’un pas mais, en l’occurrence, un tel scénario est extrêmement compliqué à mettre en oeuvre, que ce soit pour un service d’espionnage et a fortiori pour une organisation terroriste. Et le plus simple, pour ces derniers, reste la tentative d’infiltration classique des services de renseignement adverses. Ce procédé peut être redoutablement efficace, que l’on songe à l’affaire des « Cinq de Cambridge », à l’époque de la guerre froide…

Aussi, comme le révèle le Washington Post, ce 2 septembre, sur la foi des documents apportés par Edward Snowden, l’ancien consultant de la National Security Agency (NSA), aujourd’hui réfugié en Russie, 20% des candidats à un emploi au sein des agences de renseignement américaines présentant des profils suspects avaient des liens une organisation terroriste ou des services étrangers, ce qui les a contraint à lancer des vérifications sur des milliers d’employés de ces dernières.

« Au cours des dernières années, un petit nombre de candidats à la CIA ont été signalés pour divers problèmes », a expliqué au journal un responsable américain. « Durant cette période, une personne sur cinq de ce petit groupe avait effectivement des liens significatifs avec des services de renseignement hostiles et/ou des groupes terroristes », a-t-il ajouté.

Aussi, la crainte des agences américaines est de revivre une affaire embarrassante comme celle d’Aldrich Ames, qui, membre de la CIA, travaillait pour le KGB puis pour le SVR russe. D’où la décision de la NSA de vérifier les profils de 4.000 de ses employés en possession d’une habilitation de sécurité.

Ce qui l’a conduit à surveiller les activités potentiellement suspectes et de passer au crible leurs activités informatiques (analyse des frappes sur les claviers, téléchargements de documents, etc…). Mais cela n’a pas empêché la fuite de documents confidentiels ainsi que leur diffusion par Edward Snowden. La NSA a fait valoir que son programme de surveillance n’impliquait pas les contractuels employés par les sous-traitants. Pourtant, sans être un expert du renseignement, l’on pouvait se douter que s’il y avait un danger de fuite, il pouvait venir de là. La suite l’a démontré…

En 2011, après l’affaire des télégrammes diplomatiques américains diffusés par WikiLeaks grâce au soldat Bradley Manning, récemment condamné à 35 ans de prison, le Congrès avait demandé au directeur national du renseignement (DNI), James Clapper, de mettre en place un « programme de détection automatisé des menaces internes » pour empêcher de nouvelles fuites et identifier les agents doubles.

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