Les 50 ans de la 9e Brigade d’Infanterie de Marine
La 9e Brigade d’Infanterie de Marine (BIMa) fêtera à Poitiers, le 4 mai, ses 50 ans d’existence, ainsi que les 70 ans de la création de la 9e Division d’Infanterie Coloniale (DIC) qui s’illustra avec la conquête de l’île d’Elbe et le débarquement de Provence en 1944, puis lors de la guerre d’Indochine, dont elle est l’héritière.
Après la capitulation allemande, la 9e DIC cessa d’exister en tant que telle sans pour autant avoir été dissoute, étant donné que ses unités furent dispersées sur plusieurs théâtres d’opérations. Ce n’est qu’en 1963 qu’il fut donc décidé de créer la « 9e Brigade » et de la rattacher à la 11e Division d’Intervention, aux côtés de deux brigades parachutistes, avant d’en faire une brigade autonome au sein de la Force Terrestre d’Intervention 8 ans plus tard.
Par la suite, la 9e Brigade changea d’appellation à trois reprises : « 9e Division d’Infanterie de Marine » (DIMa) en 1976, rattachée en 1983 à la Force d’Action Rapide (FAR) puis 9e Brigade Légère blindée de Marine (BLBM) en juillet 1999. Ce n’est qu’en janvier dernier qu’elle prit officiellement le nom de 9e Brigade d’Infanterie de Marine.
Composée par le Régiment d’Infanterie Chars de Marine (RICM), les 2e et 3e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa), le 11e Régiment d’Artillerie de Marine (RAMa) et le 6e Régiment du Génie (RG), la 9e BIMa, forte de 5.200 hommes, est spécialisée dans les actions amphibie.
Elle est en mesure d’assurer des missions de sûreté et de sécurisation, des actions de recherche de renseignement dans la profondeur ainsi que des incursions rapides et profondes pour prendre contrôle d’objectifs importants, voire de les détruire. La 9e BIMa, forte de 5.200 hommes, est en outre « binômée » avec la 3e Brigade Commando des Royal Marines britannique pour former la composante amphibie d’une force de réaction rapide commune à la France et au Royaume-Uni.
Comme l’on peut s’en douter, la 9e BIMa est souvent appelée à envoyer des unités en opérations extérieures. Et ces derniers mois ont été intenses. Pour commencer, son commandant, le général Lecointre, dirige actuellement l’EUTM Mali, la mission européenne de formation de l’armée malienne. Le 2e RIMa est particulièrement impliqué dans cette dernière puisque sa Compagnie d’Eclairage et d’Appui (CEA) ainsi qu’une partie de son état-major sont mobilisés, de même qu’une partie des effectifs de sa 2e compagnie de combat.
Toujours au Mali, le RICM a engagé 160 marsouins dans l’opération Serval, à laquelle ont participé une compagnie du 3e RIMa (sécurisation de l’aéroport de Bamako), deux du 2e RIMa, 160 bigors du 11e RAMa et 180 sapeurs de marine du 6e RG. Parallèlement, ces mêmes unités ont fourni des effectifs pour des missions de courte durée au Gabon, en Nouvelle-Calédonie et en Centrafrique.
Quoi qu’il en soit, cette intense activité opérationnelle n’empêchera pas à la 9e BIMa de fêter son cinquantenaire et les 70 ans de la création de la DIC. Les régiments et la compagnie de commandement et de transmissions (9e CCT) qui la composent ainsi que sa fanfare et son bagad proposeront ainsi au grand public, de 9h00 à 18h00, sur la place de l’Hôtel de Ville de Poitiers, une série d’animations, dont un haka polynésien, des démonstrations de déminage, de combat corps à corps et de sauvetage. Ce sera également l’occasion aux marsouins, bigors et sapeurs de présenter leurs matériels dans plusieurs quartiers de la ville.
Cette journée se concluera par une prise d’armes nocturne sur la place de l’Hôtel de Ville, présidée par le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Bertrand Ract-Madoux, en présence d’autorités civiles et militaires. A cette occasion, la Croix de la Valeur Militaire avec palme (à l’ordre de l’armée) sera remise au drapeaux du RICM (régiment déjà le plus décoré de France) pour son engagement en Côte d’Ivoire en 2004 et 2005, ainsi qu’à celui du 6e RG, à l’étendard du 11e RAMa et au fanion du 2e escadron du RICM pour leurs actions en Afghanistan.